CONCERT - À l’amphithéâtre du campus des sciences humaines - USJ « Syrinx » : quintette pour Mozart et Beethoven(photo)

Et la série de concerts continue… Présenté par le Conservatoire national supérieur de musique, toujours d’une remarquable vitalité, voilà le «Quintette Syrinx» sur scène à l’amphithéâtre du campus des sciences humaines (USJ). Sous les feux de la rampe cinq musiciens, appliqués et talentueux, tous presque familiers déjà à nos mélomanes : Olga Bolum au piano, Etienne Kupélian au hautbois, Zdenek Drholecky à la clarinette, Ciprian Popa au cor et Sebouh Tekian au basson. Un menu sage mais riche dans sa retenue même. Au programme deux compositeurs de génie : Mozart et Beethoven. Ouverture avec le quintette k452 en mi-bémol majeur (en trois mouvements) du maître de Salzbourg. Des pages magnifiques où la musique de chambre a une résonance singulière. Loin des divertissements au style galant, on retrouve là une inspiration plus rigoureuse avec un « largo », la mélodie quelque peu grave. Très expressif avec des moments qui frisent une atmosphère dramatique, cette œuvre atteste – si besoin en était encore – de la perfection de la narration de l’auteur de La flûte enchantée ainsi que de l’étonnante fluidité d’une musique qui ne laisse jamais indifférent. Entre fraîcheur et poésie sous-jacente, entre chromatisme du clavier et murmures et éclats du vent se déploient ces pages frémissantes de vie. En seconde partie, le quintette op. 16 en mi-bémol majeur (aussi en trois mouvements) de Ludwig Van Beethoven. Plus ample, plus tourmentée, pour tout dire plus romantique est la narration souvent impétueuse et doucement véhémente du maître de Bonn. Ouverture sur un air grave avec l’allegro ma non troppo, suivi d’un andante doux, chantant et expressif, où pointent la rêverie et la mélancolie dans des tonalités chaudes et des nuances fortement contrastées. Pour conclure, dans cette musique authentique reflet des recherches de Beethoven dans l’écriture contrapuntique et le groupement des timbres, on écoute (bien religieusement!) ce rondo allegro aux premières mesures marquées et au thème joyeux et pimpant. Salves d’applaudissements d’un public assez nombreux et absolument ravi non seulement de cette belle prestation mais de la « voix » de deux maîtres qui nous réconcilient avec la vie… Edgar DAVIDIAN