La Ligue maronite met en garde contre « une erreur de calcul » au Sud

Rappelant que «gouverner, c’est prévoir», la Ligue maronite a mis en garde hier contre «une erreur de calcul» au Sud, et demandé que les mesures qui s’imposent soient prises pour mettre fin aux «agissements irréguliers» qui se sont traduits dernièrement par des tirs de roquettes contre Israël, à partir du territoire libanais. Réuni sous la présidence de Harès Chéhab, le conseil exécutif de la Ligue a dit «non» à toute action «isolée» ne s’inscrivant pas dans le cadre d’une «stratégie arabe commune» à laquelle adhérerait l’État libanais, mais n’a pas été jusqu’à demander le déploiement de l’armée jusqu’aux frontières. Ces agissements anarchiques ont commencé à effrayer la population, et un mouvement d’exode des villages frontaliers a commencé à se dessiner, a affirmé la Ligue maronite. En laissant libre cours aux actes isolés, c’est non seulement la sécurité du Liban que l’on expose au danger, mais aussi l’entente interne, souligne en outre la Ligue maronite, qui se fait ainsi l’écho des graves désaccords qui se manifestent au sein de la classe politique et de l’opinion au sujet de ce qui se passe au Sud. «L’escalade peut déboucher sur une situation incontrôlée, une dérive qui conduirait à une guerre dont les conséquences politiques et économiques seront incommensurables», souligne encore la Ligue maronite, qui rappelle que «de nombreuses guerres ont éclaté à cause d’erreurs de calcul». «Il est inadmissible que le Liban assume, à lui seul, le poids d’une confrontation qui doit relever d’une responsabilité arabe collective et avoir l’aval de tous les Libanais», affirme la Ligue maronite, qui demande que la justice fasse preuve de célérité dans le jugement des auteurs – palestiniens – qui ont tiré des roquettes sur Israël et replacé le Liban «dans la zone de turbulence». Elle demande aussi aux responsables de prendre les mesures qui s’imposent afin que ces actions ne se répètent pas.