Le climat de prudence et d’expectative entourant le marché des changes de Beyrouth n’a subi aucun changement aussi bien sur le plan régional toujours préoccupant que sur le plan de la situation explosive au Liban-Sud. En effet, l’offre du dollar est restée presque inexistante en dehors de la BDL qui est devenue la principale sinon l’unique contrepartie à la vente pour subvenir aux besoins de la demande commerciale en cette monnaie. Le maintien par celle-ci de sa fourchette d’intervention entre 1 501,00 et 1 514,00 LL a servi donc pour fixer le billet vert au même taux moyen indicatif de 1 507,50 LL et à le faire négocier à 1 514,00 LL dans des volumes très minces ne dépassant pas 7 millions de dollars. À l’étranger, le dollar a présenté hier une grande résistance aux influences baissières en provenance du regain de violence au Proche-Orient et des inquiétudes de perturbation accrue des livraisons de brut après la décision de l’Irak d’arrêter ses exportations pétrolières pendant 30 jours. Il a profité, selon les cambistes, du rebond des marchés boursiers américains au lendemain de leur mauvaise tenue de la veille. Et comme l’euro a été incapable de franchir le seuil de 0,8825 dollar dans la matinée en Europe et comme il n’a pas été soutenu par la hausse de l’excédent commercial allemand à 10,2 milliards d’euros en février, les détenteurs de fonds ont estimé devoir réajuster leurs positions de change au profit du dollar. Mais, il n’en demeure pas moins qu’ils sont restés prudents préférant retarder leurs opérations faute de savoir si la situation au Proche-Orient est défavorable ou favorable au billet vert, qui s’est finalement négocié à NY à 0,8802 pour un euro contre 0,8805 la veille, à 1,4367 pour un sterling contre 1,4365, à 1,6680 FS contre 1,6660 et à 130,65 yens contre 131,00. Reprise technique des grandes Bourses En Bourses, les marchés américains étaient en reprise hier après le recul de la veille. Ils ont été encouragés par des commentaires positifs du géant des télécoms Motorola et d’une remontée de l’action Cisco à la suite d’une analyse de Merrill Lynch. Le repli des prix du pétrole après l’annonce d’une augmentation des stocks de brut aux États-Unis la semaine dernière a également contribué à la progression de la cote américaine. Mais la tendance est restée fragile face à la recrudescence des violences au Proche-Orient et dans l’attente des résultats de Yahoo après la clôture. Cela étant, le DJIA est monté en préclôture à 10 348,17 points (+139,50), le S & P 500 à 1 126,50 points (+8,70) et le Nasdaq à 1 757,99 points (+15,42). De leur côté, les Bourses européennes sont parvenues à accentuer leurs gains, les valeurs de l’assurance, de la distribution, de la santé et des banques l’ayant emporté sur la crainte d’assister à une escalade au Proche-Orient et à de nouveaux «profit warnings» de sociétés technologiques. En effet, l’Eurotop 300 a gagné 12,67 pts à 1 255,15 points et l’Eurostoxx 50 a progressé de 33,41 pts à 3 604,44 points. Si l’on prend les grandes Bourses individuellement, le CAC 40 a terminé en hausse de 57,92 pts à 4 521,83 points, l’Extra Dax de 95,11 pts à 5 265,36 points et le Footsie de 49,50 pts à 5 229,10 points. À la Bourse de Beyrouth, désertée par les opérateurs, la tendance a été légèrement soutenue hier par la hausse de 20 actions B de Solidere de 4 3/4 à 4 7/8 dollars alors que 7 401 actions A de la même société se sont maintenues à 4 1/2 dollars, le restant de la cote étant tombé dans un creux. Élie KAHWAGI