SOMMET ARABE - « L’émir Abdallah est toujours bien intentionné », déclare le vice-président iranien Téhéran souhaite la réussite des assises de Beyrouth (photo)

Le vice-président iranien Mohammed Ali Abtahi a rencontré hier le président de la République Émile Lahoud à qui il a remis un message écrit de son homologue iranien Mohammed Khatami portant «sur la coordination et la solidarité entre les mondes arabe et musulman, nécessaires avant le sommet» de Beyrouth. De son côté, le chef de l’État a confié à M. Abtahi un message oral, destiné au président iranien, dans lequel il le remercie pour son appui au Liban. M. Abtahi a rencontré le président Lahoud en début d’après-midi au palais de Baabda, en présence des membres de la délégation iranienne et de l’ambassadeur d’Iran Mohammed Ali Sabhani. À l’issue de la réunion, le vice-président iranien a affirmé ne pas avoir examiné avec M. Lahoud les idées saoudiennes, mais a réitéré que son pays était favorable à «tout pas» vers la création d’un État palestinien. «Nous souhaitons que le sommet réussisse à résoudre la question palestinienne et que les dirigeants arabes rencontrent le succès dans ces circonstances difficiles», a-t-il ajouté. «La question palestinienne est devenue une affaire internationale (...), car Israël est en train de violer toutes les valeurs humanitaires», a-t-il dit. «Le prince Abdallah ben Abdel Aziz est toujours bien intentionné», a ajouté M. Abtahi, qui a par ailleurs déploré le fait que «les décisions américaines ne sont pas prises à Washington, mais à Tel-Aviv. Les États-Unis appellent à la guerre, alors que nous appelons à la paix car le monde a assez souffert des affres de la guerre». Prié d’indiquer si son pays ne craignait pas que le prochain sommet n’aboutisse à des recommandations défavorables aux intérêts palestiniens, M. Abtahi a répondu par la négative, assurant que «même si les Arabes ont, par le passé, été divisés, nous constatons, dans les circonstances actuelles, que la cause palestinienne a réussi à s’assurer l’unanimité des Arabes et des musulmans». Il a d’autre part indiqué que le président iranien effectuerait «sûrement» une visite au Liban «cette année». Prié de commenter l’appel lancé par le Hezbollah qui a demandé aux pays arabes de fournir des armes aux Palestiniens, M. Abtahi a répondu qu’il s’agissait d’une «affaire intérieure libanaise». De son côté, le Hezbollah a indiqué, dans un communiqué, que son secrétaire général, sayyed Hassan Nasrallah, recevrait M. Abtahi à son siège, dans la banlieue sud de Beyrouth, avant que celui-ci ne quitte le Liban. La visite de M. Abtahi, qui est arrivé hier à Beyrouth venant de Damas, intervient à huit jours de la tenue à Beyrouth du sommet arabe au cours duquel l’Arabie saoudite devrait proposer son initiative de paix entre les Arabes et Israël. M. Abtahi avait auparavant rencontré le chef de la diplomatie libanaise Mahmoud Hammoud en présence du secrétaire général des Affaires étrangères Mohammed Aych, du directeur des affaires politiques et consulaires Naji Abi Assi et de l’ambassadeur d’Iran Mohammed Ali Sabhani. «Nous souhaitons la réussite du sommet arabe. Nous n’avons pas de détails (sur l’initiative saoudienne) et nous espérons qu’ils seront dévoilés lors du sommet de Beyrouth», a déclaré M. Abtahi à la presse après ses entretiens avec M. Hammoud. Rappelons, d’autre part, que l’Iran n’a pas ouvertement critiqué l’adoption de la résolution 1397 du Conseil de sécurité de l’Onu, présentée par les États-Unis, qui a spécifié l’attachement du Conseil «à la vision d’une région dans laquelle deux États, Israël et la Palestine, vivent côte à côte, à l’intérieur de frontières reconnues et sûres». Le ministre iranien des Affaires étrangères Kamal Kharazi avait estimé le 13 mars à Athènes que cette résolution marquait «un pas» vers la création d’un État palestinien reconnu.