Actualités - ANALYSE
Israël toujours impuissant face aux infiltrations de kamikazes
le 11 mars 2002 à 00h00
En dépit de la puissance de son armée, Israël ne réussit pas à empêcher des infiltrations de kamikazes palestiniens en Israël, comme l’ont dramatiquement illustré les deux attentats de samedi qui ont fait 13 morts et plus de 150 blessés. Depuis le début de l’intifada, il y a 17 mois, l’armée israélienne a mis en place des barrages autour des villes autonomes palestiniennes, et, depuis plusieurs semaines, a mené des incursions tous azimuts notamment dans des camps de réfugiés considérés comme «des nids de terroristes». Mais les activistes armés palestiniens, prêts à se sacrifier pour tuer le maximum d’Israéliens, continuent à passer à travers les mailles du filet. La situation est devenue si préoccupante que le Premier ministre Ariel Sharon, jusque-là très réticent, a annoncé fin février la création future de «zones tampons» entre Israël et la Cisjordanie. L’attentat meurtrier perpétré samedi au café «Moment», dans l’un des quartiers les plus surveillés de Jérusalem, illustre les failles de la sécurité. Le kamikaze palestinien, originaire du camp de réfugiés d’al-Aroub près de Hébron (sud de la Cisjordanie), selon le Hamas qui a revendiqué l’attentat, a franchi les barrages policiers qui entourent Jérusalem. Venant du sud de la ville, il est passé devant des centaines de soldats et de policiers pour aller faire sauter sa charge à trente mètres de la résidence de M. Sharon. «L’échec du processus d’Oslo nous a laissés avec une carte incohérente et une situation intenable», analyse Gerald Steinberg, expert au Centre d’études stratégiques Begin-Sadate. «Il y a tant d’entrées et de sorties, tant de colonies imbriquées avec les villages palestiniens, tant de villes, de routes et de passages qu’il n’y a plus de frontière clairement délimitée», a-t-il dit. «Le résultat est que les infiltrations sont relativement faciles», a-t-il ajouté. La capacité du gouvernement Sharon à assurer la sécurité de ses concitoyens, promesse sur laquelle il a été élu il y a un an, est remise en cause à chaque attentat, et de récents sondages montrent une importante baisse de confiance des Israéliens envers leur gouvernement. Au lendemain des attentats de Netanya et Jérusalem, des responsables israéliens ont appelé à encore durcir les actions contre les Palestiniens. Le vice-ministre israélien de la Sécurité intérieure Guidon Ezra a préconisé de couper le courant «pendant deux semaines» aux localités palestiniennes d’où proviennent les auteurs d’attaques kamikazes. «Au niveau des Renseignements, il est extrêmement difficile de repérer les kamikazes. La plupart du temps, on ne les connaît pas, et nous devons donc apporter des réponses non conventionnelles à ce phénomène», a-t-il expliqué. «Nous devons aussi opter pour des méthodes offensives et ne pas nous contenter de nous défendre», a-t-il ajouté en justifiant les sanglantes opérations de l’armée israélienne menées depuis la semaine dernière dans les territoires palestiniens. Toutefois, pour M. Steinberg, «à court terme, l’action militaire ne va pas changer grand-chose». Comme un nombre croissant d’Israéliens, l’analyste se prononce pour une séparation d’avec les Palestiniens. «Israël devra déterminer ses frontières de façon unilatérale, mettre des barrières, des tranchées. Je parle d’une séparation politique et je ne suis pas le seul à penser cela», ajoute-t-il. «Nous évacuerons quelques colonies et changerons la carte physique (du pays), mais c’est la meilleure façon d’empêcher les terroristes d’entrer», estime-t-il.
En dépit de la puissance de son armée, Israël ne réussit pas à empêcher des infiltrations de kamikazes palestiniens en Israël, comme l’ont dramatiquement illustré les deux attentats de samedi qui ont fait 13 morts et plus de 150 blessés. Depuis le début de l’intifada, il y a 17 mois, l’armée israélienne a mis en place des barrages autour des villes autonomes palestiniennes, et, depuis plusieurs semaines, a mené des incursions tous azimuts notamment dans des camps de réfugiés considérés comme «des nids de terroristes». Mais les activistes armés palestiniens, prêts à se sacrifier pour tuer le maximum d’Israéliens, continuent à passer à travers les mailles du filet. La situation est devenue si préoccupante que le Premier ministre Ariel Sharon, jusque-là très réticent, a annoncé fin février la création...