La contre-troïka Husseini-Karamé-Hoss est mort-née

Juste avant le passage dominical du big brother, qui ne s’est pas soucié de leur présenter des condoléances, les présidents Hussein Husseini, Omar Karamé et Sélim Hoss ont confirmé le décès avant naissance de la Rencontre consultative. Un projet séduisant de contre-troïka, sinon de gouvernement fantôme à la british. La démocratie n’étant pas arrivée ici, tant s’en faut, à ce stade d’épanouissement, l’opposition taëfiste doit renoncer à s’ériger en contre-pouvoir bien structuré. Mais les intéressés ne comptent pas baisser les bras. Et le tandem Karamé-Hoss affirme qu’il va maintenir avec le sayyed de Chmestar, qui était à l’origine même de l’axe envisagé, un lien certain, mais élastique, de continuum politique. Cependant, pour relatif ou camouflé qu’il soit, c’est bien d’un échec qu’il s’agit. À quoi, à qui l’attribuer ? Les cercles proches des trois ex-présidents développent des explications plausibles mais un peu embrouillées. À les en croire, on se serait aperçu un peu tard qu’il n’y avait pas vraiment concordance sur les objectifs à atteindre. Ni, par voie de conséquence, sur les mécanismes à agencer. Ainsi, selon ces sources, qui évitent pudiquement d’évoquer le spectre des tuteurs, M. Karamé aurait souhaité la création d’un large front englobant de multiples courants régionaux ou communautaires. Tandis que M. Husseini penchait pour un club restreint, mieux à même de faire montre de cohérence et de réagir rapidement aux événements. En tout cas, ajoutent ces opposants, les contacts déployés par les deux hommes auprès de diverses fractions n’ont pas été encourageants. C’est-à-dire qu’on leur a fait entendre, sans doute sur avis des hauts conseilleurs, que leur démarche n’est pas très opportune. Étant donné sans doute qu’il ne faut pas faire ombrage à la vraie troïka qui bénéficie, pour le moment, de toutes les bénédictions. P. A-A.