Madagascar Le gouvernement malgache décrète le couvre-feu dans la capitale

Le gouverneur d’Antananarivo, la capitale de Madagascar, et son préfet de police ont décrété hier un couvre-feu de 21h00 à 05h30, après une journée d’affrontements entre partisans du président sortant Didier Ratsiraka et du «président autoproclamé» Marc Ravalomanana. Interrogé sur la capacité des forces de l’ordre, quasi absentes du centre-ville où des centaines de milliers de manifestants pro-Ravalomanana descendent depuis un mois dans la rue et tiennent chaque nuit de nombreux barrages, le porte-parole a répondu : «Nous verrons, mais il fallait prendre des mesures». L’armée ou la police ne sont à aucun moment intervenues mercredi tout au long des affrontements entre jeunes partisans des deux camps, qui ont fait au moins quatorze blessés dont deux grièvement. Le président Ratsiraka a proclamé le 22 février l’état de «nécessité nationale», sorte d’état d’exception, en réponse à l’autoproclamation de l’opposant Marc Ravalomanana comme «président de la République». Cette mesure donne au chef de l’État des pouvoirs étendus, en particulier en terme de restriction des libertés publiques, mais il n’avait pris jusqu’à présent aucun décret d’application. Des affrontements entre partisans du président malgache sortant Didier Ratsiraka et du «président autoproclamé» Marc Ravalomanana ont fait au moins quatorze blessés, dont deux gravement atteints, mercredi matin dans le centre d’Antananarivo. Les échauffourées entre les deux camps, les premières dans la capitale, ont éclaté en milieu de matinée alors que plusieurs centaines de manifestants pro-Ratsiraka, militants du mouvement de l’Avant-garde de la rénovation malgache (Arema), s’étaient regroupés devant le tribunal de la capitale, sur les berges du petit lac Anosy. Plusieurs milliers de partisans de M. Ravalomanana, maire de la capitale, ont accouru de la place du 13 Mai, à plus d’un kilomètre de là, où ils s’étaient rassemblés comme chaque jour depuis un mois. Les manifestants des deux camps se sont affrontés à coups de pierres et de bâtons, à quelques dizaines de mètres du tribunal, puis dans les rues adjacentes.