Actualités - OPINION
Le dernier combat
Par KHARRAT Khalil, le 29 janvier 2002 à 00h00
Le sens de la vie serait dérisoire si la mort était une fin en soi. La mort, ta mort ne peut être le dénouement, ni le terme d’une existence comme la tienne, toi qui as passé ta vie à sauver celle des autres, toi qui as consacré ta vie à l’Autre. Non, pour toi qui avais la foi, pour nous croyants ayant l’espérance, la mort n’est pas un aboutissement mais un passage, pénible bien sûr pour ceux qui t’aiment, mais obligé, vers la vraie vie, celle du bonheur éternel, à laquelle chacun de nous aspire. Et quelle meilleure façon de se préparer à affronter cette épreuve qu’en consacrant son temps, si éphémère soit-il sur cette terre, à diminuer les souffrances, à panser les blessures des autres comme tu l’as si bien fait, comme tu nous l’as si bien appris. Ton mal, tu as su en garder le secret longtemps, trop longtemps, sans vouloir inquiéter tes proches ; parce que tu as voulu lutter seul, les mains nues, sans ton bistouri, contre cette maladie sournoise, implacable, dont même nous, médecins, n’osons prononcer le nom. Tes forces s’amenuisaient, tu faiblissais, mais tu continuais à livrer ton dernier combat, que tu savais perdu d’avance, avec la même fougue, le même courage et la même volonté qui ont accompagné ta vie. Ce duel pathétique, mais inégal et injuste, faisait naître en nous, tes élèves, ta famille, ce sentiment de révolte et de refus, si humains, devant notre impuissance à t’empêcher de partir. Tout cela nous l’acceptions, non par fatalisme, mais parce que nous savions que tu crois, que tu espères que le vrai royaume n’est pas de ce monde. En t’accompagnant à ta dernière demeure, je ne peux que penser à ce héros dont l’âme ressemble tellement à la tienne : «Et ce soir quand tu entreras chez Dieu Ton salut balaiera largement le seuil bleu Quelque chose que sans un pli sans une tache Tu emportes avec toi, et c’est ton panache» Au revoir mon maître, au revoir mon ami. Khalil KHARRAT Chirurgien de l’Hôtel-Dieu de France
Le sens de la vie serait dérisoire si la mort était une fin en soi. La mort, ta mort ne peut être le dénouement, ni le terme d’une existence comme la tienne, toi qui as passé ta vie à sauver celle des autres, toi qui as consacré ta vie à l’Autre. Non, pour toi qui avais la foi, pour nous croyants ayant l’espérance, la mort n’est pas un aboutissement mais un passage, pénible bien sûr pour ceux qui t’aiment, mais obligé, vers la vraie vie, celle du bonheur éternel, à laquelle chacun de nous aspire. Et quelle meilleure façon de se préparer à affronter cette épreuve qu’en consacrant son temps, si éphémère soit-il sur cette terre, à diminuer les souffrances, à panser les blessures des autres comme tu l’as si bien fait, comme tu nous l’as si bien appris. Ton mal, tu as su en garder le secret longtemps,...
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