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Entre le mécanique et le quartz
Par MISSIR JOELLE, le 22 décembre 2001 à 00h00
Simple objet de mesure du temps ou objet de collection pour les autres, la montre a changé notre façon de voir l’heure. Désormais, regarder l’heure est un geste automatique, et une fraction de seconde suffit pour observer la position des aiguilles sur la montre portée. Pour en arriver à ce qui est devenu un geste naturel et spontané, il a fallu pourtant de nombreux siècles entre les découvertes de gens passionnés par la mesure du temps. Genèse de la montre-bracelet Certains disent que c’est une bonne d’enfants qui, au XIXe siècle, eut l’idée de mettre une montre à son poignet plutôt que de la fixer à son corsage, car ainsi il lui était plus aisé de contrôler le temps qui passait, et aussi parce que cela évitait à l’enfant qu’elle tenait dans ses bras de lui arracher constamment la montre accrochée sur la poitrine. Les premières montres-bracelets étaient destinées aux femmes. Davantage que de montres, il s’agissait en fait de bijoux et plus précisément de bracelets incrustés de pierres précieuses. Depuis, la montre de gousset est définitivement détrônée et les innovations se suivent: Vacheron Constantin sort la montre à volets, Jaeger-LeCoultre lance la fameuse Reverso pour les officiers britanniques en Inde, désireux d’obtenir une montre résistant aux chocs. Aujourd’hui, la montre-bracelet cohabite même avec les luxueuses montres de joaillerie empierrées, et elle est devenue l’expression d’un style de vie raffiné. Deux types approuvés Actuellement, l’industrie horlogère suisse conduit en parallèle deux technologies. D’une part, celle de l’électronique avec la montre électronique à quartz analogique (combinée parfois avec l’affichage numérique) et, d’autre part celle, plus traditionnelle, de la montre mécanique. La production horlogère suisse est en effet aujourd’hui constituée pour près de 90 % en volume d’articles électroniques, essentiellement analogiques, et pour 10% d’articles mécaniques. Dans une montre à quartz, le cœur de la montre est constitué d’un circuit intégré, formé d’un grand nombre de composants électroniques réunis sur quelques millimètres carrés. La source d’énergie est une pile miniaturisée, dont la durée de vie atteint plusieurs années. La division du temps est opérée par un oscillateur à quartz, que fait vibrer l’énergie fournie par la pile. Les montres à quartz sont d’une extrême précision grâce à une fréquence élevée de vibrations (32 khz); leur variation annuelle n’est que de l’ordre d’une minute par année, soit moins d’une seconde par jour. On distingue deux principaux types de produits: la montre à affichage analogique (aiguilles) et la montre à affichage numérique (ou digital), munie de cristaux liquides qui reçoivent directement du circuit intégré les impulsions nécessaires à l’affichage de l’heure. Il n’y a donc aucune transmission mécanique, ces deux types d’affichages pouvant être combinés dans un même produit (double affichage, pour l’indication de l’heure et de la mesure des temps courts par exemple). La montre mécanique traditionnelle se compose d’environ 130 pièces assemblées dans les trois parties principales qui sont la source d’énergie, les parties réglantes et l’affichage. Le nombre des parties constituantes est nettement plus élevé pour les montres dites à complications (quantième, phases de lune, rattrapante, etc.). L’ébauche (environ 60 pièces), équipée des parties réglantes et de certaines fournitures, forme le mouvement, soit le mécanisme interne de la montre qui permet de maintenir le ressort à une tension constante une fois qu’il a été remonté manuellement ou automatiquement (par les mouvements du poignet) et de régler l’affichage, par les aiguilles (heures, minutes, secondes). La montre est dite terminée lorsque le mouvement a été revêtu de l’habillement (boîtier, cadran, aiguilles). Récemment, la combinaison de ces deux technologies a donné naissance à un nouveau type de mouvement, caractérisé par le fait qu’il fonctionne comme un mouvement à quartz mais qu’il se recharge également comme un mouvement mécanique (montre automatique avec la précision du quartz). Son principe de fonctionnement est simple et néanmoins révolutionnaire : un mécanisme de recharge automatique (masse oscillante) tend le ressort de barillet qui, lorsqu’il se détend, fait démarrer une mini-génératrice convertissant l’énergie mécanique en énergie électrique. Cette énergie est accumulée dans une capacité. Le système se comporte par la suite comme une montre à quartz traditionnelle, le circuit intégré contrôlant la distribution d’énergie et fournissant les impulsions nécessaires à l’entraînement du moteur pas-à-pas.
Simple objet de mesure du temps ou objet de collection pour les autres, la montre a changé notre façon de voir l’heure. Désormais, regarder l’heure est un geste automatique, et une fraction de seconde suffit pour observer la position des aiguilles sur la montre portée. Pour en arriver à ce qui est devenu un geste naturel et spontané, il a fallu pourtant de nombreux siècles entre les découvertes de gens passionnés par la mesure du temps. Genèse de la montre-bracelet Certains disent que c’est une bonne d’enfants qui, au XIXe siècle, eut l’idée de mettre une montre à son poignet plutôt que de la fixer à son corsage, car ainsi il lui était plus aisé de contrôler le temps qui passait, et aussi parce que cela évitait à l’enfant qu’elle tenait dans ses bras de lui arracher constamment la montre accrochée sur...