Bombes à fragmentation : nouvelle campagne pour une interdiction

Plusieurs organisations militant contre les mines terrestres ont lancé lundi une campagne pour une modification de la loi internationale sur les bombes à fragmentation, qui pourraient selon elles tuer ou blesser des milliers de civils en Afghanistan dans les prochains mois. Selon les associations caritatives britanniques Fonds Diana, princesse de Galles et Landmine Action (Action contre les mines terrestres), environ 600 bombes de ce type ont déjà été larguées par des avions américains depuis le début des frappes contre l’Afghanistan début octobre. Or jusqu’à 30 % des sous-munitions qu’elles ont dispersées n’ont pas explosé en touchant le sol, risquant ainsi de blesser ou de tuer des civils à l’instar des mines terrestres, selon les deux organisations. Ces dernières demandent la suspension immédiate de l’utilisation des bombes à fragmentation, en attendant la mise en place d’une nouvelle loi obligeant les pays qui les utiliseront à les éliminer après un conflit. Elles exigent en outre une interdiction totale de ces armes sur des cibles militaires situées dans des zones civiles. Un enfant de dix ans a récemment perdu une main en Afghanistan en ramassant l’une de ces mini-munitions, croyant qu’il s’agissait d’un colis d’aide humanitaire, a ajouté Richard Lloyd, directeur de Landmine Action. Les bombes à fragmentation sont prévues pour s’ouvrir au-dessus du sol en dispersant sans précision, sur un secteur étendu, des mini-munitions censées exploser au contact des cibles. Les experts considèrent que 10 % d’entre elles n’explosent pas sur le moment, constituant ainsi une menace similaire à celle des mines.