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Actualités - COMMUNICATIONS ET DECLARATIONS

Liban-USA - « L’avertissement de Bush ne concerne pas que le Liban », a estimé le Premier ministre - Hariri : Il n’y a pas de confrontation entre Washington et Beyrouth, il y a coopération...

Rafic Hariri a dit, hier : «Entre nous, il n’y a aucune confrontation. Il y a des relations. Un dialogue. De l’amitié, de la coopération. Un échange d’informations, un échange de points de vue…» Le «nous», c’est le Liban et les États-Unis. «Il n’y a pas de guerre entre nous au sujet du gel des avoirs du Hezbollah, il y a dialogue. Nous considérons que nous marchons main dans la main avec eux contre le terrorisme», poursuit-il. Et le Premier ministre d’ajouter que c’est «Israël qui essaie de donner l’impression qu’entre le Liban et les USA, il y a des problèmes, une confrontation. Or tout cela est faux». Insistant sur le fait que d’aucuns parlent «d’une aide économique dont bénéficierait le Liban et non de pressions qui s’exerceraient à son encontre», et que le gouvernement n’a absolument pas le sentiment que le pays «pourrait être frappé par un quelconque préjudice». Rafic Hariri a également profité, pour répéter encore une fois ce qui lui tient désormais lieu d’antienne, de credo, la phrase qu’il semble décliner sur tous les tons, à Paris, à Moscou, bientôt à Berlin et sans doute à Londres : «La victoire de la guerre contre le terrorisme passe par un règlement de la crise proche-orientale». Le n°3 de l’État a répondu hier à une invitation à déjeuner du ministre de la Santé, Sleiman Frangié, dans le fief de celui-ci, à Bchenay. «À Bchenay, le président Hariri est chez lui. Et dans notre région, on lui doit beaucoup», a déclaré le leader nordiste avant l’arrivée de son invité. Qui a estimé, à l’issue des agapes, que le ministre Frangié «est un des piliers de l’État, un grand zaïm dans sa région, un zaïm respecté dans le pays. Nous coopérons depuis longtemps avec lui, et cette visite est tout à fait naturelle, elle est tout à fait à sa place», a-t-il dit. Étaient présents au déjeuner, entre autres : le ministre de la Justice Samir Jisr, ainsi que les députés Jean Obeid, Fayez Ghosn, Ahmed Fatfat, Sélim Saadé, Ahmed Hbous, Farid Makari, Karim Racy, Saleh Kheir, Sayed Akl, Jihad Samad, Wajih Baarini et César Moawad. Rafic Hariri, souhaitant que les pressions US sur le Liban soient retransmises par les médias à leur juste volume, a rappelé que cela fait des années que le Hezbollah figure, en compagnie d’autres organisations, sur les listes terroristes américaines. «Lorsque Washington a demandé le gel des avoirs du parti intégriste, le Liban a adopté une réelle position politique à cette égard, doublée d’une argumentation juridique basée sur la loi 318. Une position séparée de celle du gouvernement, qui est en lui-même une instance indépendante», a-t-il également rappelé. À propos de l’avertissement de Bush Quant à l’éventualité de pressions économiques qui s’exerceraient sur le Liban, Rafic Hariri, tout en niant cette hypothèse, a précisé que le Liban ne souffrirait d’aucun préjudice «ni dans le futur proche, ni dans le moyen terme, ni dans le long. Bien au contraire, nous avons l’impression qu’une nouvelle conjoncture est née depuis le 11 septembre, dans le monde en général et dans la région en particulier, et que cette conjoncture est polymorphe : que le processus de paix régional est remis en selle», a-t-il estimé. Réaffirmant que le Liban «a appelé, appelle et appellera à un règlement de la crise du P-O». Au sujet du «climat positif» à l’issue de son escale parisienne, et des démarches de Beyrouth auprès des institutions internationales concernées, le Premier ministre a indiqué que ce dossier était «primordial, notamment aux yeux du citoyen libanais : parce que l’appréhension, la peur existent. Personnellement, j’accepte de dire, dans la mesure du possible, qu’il n’y a pas lieu d’avoir peur, que l’État libanais fait son maximum pour affirmer son point de vue, éloigner du Liban tous les problèmes qui pourraient le menacer. Et en toute franchise, tout ce qui se passe, les étapes qui se succèdent, tout cela nous tranquillise. Malgré tout ce que l’on en dit», a-t-il assuré. Explicitant la position française qui consiste à ne pas prendre pour argent comptant «toutes» les listes envoyées par les États-Unis. «Ne pas accepter ce que nous envoient les USA ne veut pas dire qu’il y a problème entre eux et nous, ou entre n’importe quel pays et les États-Unis. Ceux-ci mènent en ce moment une guerre contre le terrorisme, et nous sommes en accord avec eux. Il n’y a qu’Israël qui œuvre sans discontinuer pour créer des problèmes et des conflits entre les USA et les Arabes», a accusé Rafic Hariri. Concernant justement l’avertissement lancé par le président US George W. Bush, il a été catégorique. «Le Liban est pour nous un pays très important, mais il en existe d’autres (de pays) dans le monde, et en dehors de la zone arabo-musulmane, qui ont des problèmes à cet égard. Les mots américains ne sont pas nécessairement dirigés contre le Liban, et j’ai eu l’impression, par le biais de certains médias, que le président Bush s’adressait au Liban : cela est faux. Ses mots étaient adressés au Liban certes, mais également à tous les pays du monde, des pays à problèmes, qui abritent des terroristes, qui blanchissent de l’argent, qui fabriquent de la drogue et qui la dealent. Nous ne sommes pas les seuls à ne pas partager certains points de vue avec les USA», a estimé Rafic Hariri. Opposition et clientélisme Au sujet d’une éventuelle naissance d’un front d’opposition, le Premier ministre a rappelé que «c’est le régime démocratique qui caractérise le Liban», qu’«il faut que la démocratie existe pour rectifier le tir, redynamiser la chose publique». «Et cela est dans l’intérêt du Liban et des Libanais», a-t-il ajouté. Interrogé sur l’absence de l’opposition au sein de son équipe, le Premier ministre a estimé qu’«il y a une opposition partielle, certaines voix qui s’opposent, mais qu’il est possible qu’elles n’aient pas de véritable matière» pour, justement, s’opposer, «de raisons valables». Et au sujet des nominations, il a rappelé que le Conseil des ministres s’est arrêté sur un mécanisme bien précis, et que «le ministre Frangié – un des ministres essentiels du gouvernement – est d’accord sur ce mécanisme. Je pense que l’on devrait attendre que ces nominations soient effectives pour juger», a demandé Rafic Hariri. Quant au ministre de la Santé, il a estimé que la solidarité du Liban et celle du régime «étaient la meilleure des choses pour le Liban en ce moment». M. Frangié s’est livré à une véritable apologie du clientélisme, déclarant que «ce n’est pas honteux, à condition que les compétences soient assurées. Le Liban est fondé sur le clientélisme confessionnel, sectaire et personnel. Le problème, c’est la personne incompétente, et non le clientélisme». Des mots qui ont reçu l’approbation du Premier ministre. Enfin, Sleimane Frangié a souhaité que «le Liban-Nord reçoive, à ce niveau, son dû de la part du gouvernement Hariri». Sur un autre plan, le Premier ministre a reçu hier à Koraytem le supérieur général de l’Ordre des moines maronites libanais, le père Athanase Jalkh, puis l’ambassadrice d’Allemagne au Liban Gisela Kampff-Sikora, avec laquelle il a préparé sa visite à Berlin prévue pour demain mercredi. Tout en évoquant les relations bilatérales et la situation régionale. Autre visiteur – et non des moindres, vu son opposition au projet, concocté par le tandem Rafic Hariri-Élias Murr, de fusion des postes de mohafez de Beyrouth et du Mont-Liban : le ministre de la Réforme administrative, Fouad es-Saad. Ainsi qu’une délégation du commandement de l’armée et l’ancien président du Conseil, Amine el-Hafez.
Rafic Hariri a dit, hier : «Entre nous, il n’y a aucune confrontation. Il y a des relations. Un dialogue. De l’amitié, de la coopération. Un échange d’informations, un échange de points de vue…» Le «nous», c’est le Liban et les États-Unis. «Il n’y a pas de guerre entre nous au sujet du gel des avoirs du Hezbollah, il y a dialogue. Nous considérons que nous...