Valorisation du patrimoine en Belgique

Les édifices moyenâgeux et centres-villes historiques remontant aux XVIIe et XVIIIe siècles sont conservés dans toutes les villes de la Belgique où la valorisation du patrimoine historique et architectural est travaillée aux deux niveaux national et régional. À l’échelle nationale, ce sont les «Journées du patrimoine» qui mobilisent des milliers des personnes pour la découverte de toute une région de la Belgique. Des brochures illustrant les sites et indiquant les circuits sont distribuées dans tous les Offices du tourisme et les hôtels. Ce tourisme interne amène à un développement économique des régions accueillant les visiteurs, à la création d’une identité nationale où l’histoire est omniprésente et où la culture est un «pilier central» de la vie quotidienne. En fait, l’archéologie et l’histoire sont aussi enseignées dans les écoles qui envoient leurs élèves à la découverte des autres villes dans les «Classes du patrimoine». Quant aux communes, elles organisent des «Journées portes ouvertes» dans leurs régions suivant un thème choisi et invitent les citoyens à découvrir leur passé en visitant ces édifices, l’entrée étant gratuite et les guides touristiques assurés. Tous les efforts sont déployés pour valoriser le patrimoine architectural, artisanal et culturel de la région. À part ces journées thématiques, les responsables s’assurent à l’avance que toute activité touchant à l’archéologie et à l’histoire est faite dans la «transparence» et connue du public. À Namur, capitale de la Wallonie, «les fouilles de sauvetage se déroulent à portes ouvertes, les chantiers étant ouverts au public, et les week-ends, les archéologues se partagent le guidage pour informer toute personne intéressée sur l’importance des vestiges exhumés», explique Caroline Robinet, archéologue rattachée au service d’antiquité de la ville de Namur. et ces archéologues collaborent étroitement avec les médias pour la mise en garde du public contre toute destruction de vestiges. Très souvent, les gens font pression sur les politiciens pour la conservation des vestiges déterrés, car ils se sentent concernés par leur patrimoine, et sa sauvegarde leur est importante. Ainsi voit-on des latrines médiévales dans un parking et un bout de mur mérovingien sous le sol d’une banque. Quant aux objets archéologiques découverts lors des fouilles de sauvetage, ils sont exposés dans des vitrines sur les lieux où ils ont été trouvés. Des plans et des photos expliquent leurs contextes et montrent leur intérêt artistique. Il est important de souligner que dans les années soixante-dix et quatre-vingts, la conservation du patrimoine architectural n’était pas monnaie courante en Belgique. De nombreux édifices ont été détruits pour céder la place à des immeubles récents. Certains monuments ont été toutefois sauvés grâce à la volonté d’une équipe ou d’une personne. Tels que l’hôpital Notre-Dame à la rose dans la région de Tournai qui remonte au XIIe siècle et a été utilisé jusqu’aux années quatre-vingts. Plusieurs projets d’aménagement du centre historique de la ville prévoyaient sa destruction. Mais un passionné de cet édifice, Raphaël Debruyn, l’a sauvé en travaillant avec toute une équipe pour sa mise en valeur et en informant les gens sur son histoire et son importance. Le site a été classé en 1993 sur la liste des monuments exceptionnels et a été épargné de toute destruction. Il est actuellement sous restauration et le travail est subventionné par la communauté européenne. Il servira de musée illustrant le développement de la science médicale, et une grande part du développement économique de cette ville repose sur ce projet. leg A B C D