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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Élections Kataëb - Le vice-président du parti se déchaîne contre l’ancien chef de l’État - Pakradouni : « Amine Gemayel s’est habitué aux successions faciles »

Le vice-président du parti Kataëb Karim Pakradouni s’est lancé hier dans une diatribe particulièrement virulente contre l’ancien président de la République Amine Gemayel, en réponse aux propos tenus par ce dernier sur les «coups d’État», les «dîners secrets» et «les dossiers judiciaires suspendus comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête de certains camarades du parti», lundi dernier, dans une conférence de presse commune avec Élie Karamé. Au cours d’une conférence de presse qui a pris l’allure d’un règlement de comptes personnel au siège du parti, à Saïfi, en présence notamment des membres du bureau politique Joseph Kassaïfi et Georges Maghamès, M. Pakradouni a accusé M. Gemayel de n’envisager d’autre alternative pour le parti que son accession à sa direction, ce qu’il a qualifié de «féodalisme» et «d’égocentrisme». Critiquant les propos tenus par le président Gemayel lundi, M. Pakradouni a affirmé : «Il a révélé sa véritable nature égocentrique et a tombé le masque de démocratie qu’il arborait. Il a montré qu’il est encore mû par des instincts guerriers et qu’il n’a pas été touché par l’esprit de la paix qui a été réalisée. Il n’a pas appris que le “nous” passe avant le “moi”. M. Pakradouni a par ailleurs estimé que «le plus grave» dans les propos de M. Gemayel est «sa menace de quitter les rangs du parti après qu’il ait annoncé son boycott des élections». Pour lui, «cela met en exergue une ligne de conduite constante, qui n’a absolument rien à voir avec la démocratie, chez le président Gemayel : en 1986, l’instance électorale du parti était entièrement nommée, et M. Élie Karamé a échoué dans la course à la présidence face à Georges Saadé. M. Gemayel a boycotté le président élu et a demandé à ses partisans de quitter le parti. En 1988, il a été le premier chef de l’État à échouer à garantir sa succession et il a participé au boycott de l’élection pour la présidence de la République, ce qui a eu pour conséquence la “guerre d’élimination” entre l’armée et les Forces libanaises. En 1992, il est venu spécialement de Paris pour exhorter le parti Kataëb à boycotter les législatives, ce qui a eu pour résultat la mise à l’écart de ce parti de la vie politique libanaise et du régime puis son affaiblissement et sa marginalisation. Toujours dans la même optique, il appelle aujourd’hui au boycott des élections au sein du parti et à la non- reconnaissance des résultats, en prévision de son départ de la formation. Cette attitude qui consiste à boycotter et à sortir des rangs s’inscrit dans le cadre d’une pensée séparatiste qui menace la coexistence et la nation». «Le parti de la raison » Selon M. Pakradouni, il faut envisager le parti Kataëb comme «le parti de la raison, et non pas le parti qui suit ses instincts contre l’État». «Nous sommes contre le boycott et contre le féodalisme. Les Kataëb ne sont pas une monnaie d’échange, et nous n’acceptons pas qu’ils soient conduits comme du bétail», a-t-il indiqué. M. Pakradouni a poursuivi son réquisitoire contre l’ancien président de la République, estimant, citant des exemples précis, «qu’entre 1936 et 1986, les membres du collège électoral au sein du parti étaient tous désignés», mais que le parti «avait évolué dans le sens de la démocratie depuis et qu’il n’y a pas eu plus de 5 % de nominations au sein de cette instance cette fois», une manière de nier les accusations lancées par M. Gemayel sur les manipulations et les «nominations». «A-t-il peur de s’aventurer dans ces élections ou bien réclame-t-il tout simplement un plébiscite ?», s’est-il demandé. «Le problème, c’est qu’il s’est habitué aux successions faciles : à Maurice Gemayel à la députation et à Béchir Gemayel à la présidence de la République. Il a été déçu lorsqu’il a constaté que l’instance électorale ne l’a pas imposé cette fois (…)», a poursuivi M. Pakradouni. Schématisant la situation, il l’a présentée comme une lutte entre deux équations : «le plébiscite ou le départ» pour M. Gemayel et la «démocratie et l’unité du parti» pour la direction de Saïfi. Il a mis en garde «les mouvements séparatistes et les séparatistes» contre le fait que toute initiative dans ce sens «signifiera leur fin et le maintien du parti». Il a en outre présenté la direction du parti comme ayant constamment œuvré pour la réconciliation, contrairement au président Gemayel, «qui a mis fin aux négociations pour empêcher l’accession d’un président élu sur base d’un consensus». Interrogé sur la question des dossiers judiciaires qui le concernent et auxquels avait fait allusion M. Gemayel lundi, il a rappelé que l’ancien président aussi avait des dossiers en suspens, citant l’affaire Puma. Il a également nié avoir participé à des «dîners secrets» chez le député Nader Succar dans la Békaa et en présence de représentants des SR. De tels dîners, a-t-il dit, n’ont jamais eu lieu. Il a enfin réitéré son alignement sur les positions du président de la République Émile Lahoud, avouant à un journaliste, étonné du fait qu’Élie Karamé n’ait quasiment pas été évoqué au cours de la conférence de presse, qu’il avait été «provoqué» par certains propos tenus lundi par M. Gemayel.
Le vice-président du parti Kataëb Karim Pakradouni s’est lancé hier dans une diatribe particulièrement virulente contre l’ancien président de la République Amine Gemayel, en réponse aux propos tenus par ce dernier sur les «coups d’État», les «dîners secrets» et «les dossiers judiciaires suspendus comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête de certains...