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Actualités - CHRONOLOGIES

Vie politique - Le seul hic de la rencontre avec Sfeir : les 22 divergent sur le timing de leur visite à Baabda - Kornet Chehwane : communiqué reporté à aujourd’hui

Troisième rencontre d’importance cette semaine : celle entre le patriarche maronite et les membres, au grand complet, des Assises de Kornet Chehwane (KC). Hier, à Dimane. Une visite qui intervient 24 heures après celle du chef de l’État au siège du patriarcat maronite. Et de l’éventuel déplacement de Kornet Chehwane à Baabda. Une visite qui s’inscrit dans le prolongement de la ratonnade devant le Palais de justice jeudi 9 août. Dans le prolongement également de la rafle, des arrestations arbitraires et des libérations, bienvenues mais tout aussi anticonstitutionnelles, qui ont suivi. Selon toute évidence, les principaux sujets de conversation entre les vingt-deux membres de KC et l’homme de Bkerké ont été les arrestations – avec leurs évidents corollaires : libertés, démocratie(s), droits de l’homme, respect de la Constitution, etc – ainsi que la teneur et les conséquences de l’entretien du chef de l’État avec le dignitaire religieux et, surtout, de la visite – dont certains avaient prévu, à tort, le timing : aujourd’hui jeudi – que devraient effectuer, enfin, les 22 de KC à Baabda. C’est justement à ce sujet-là que l’ambiance hier à Dimane, malgré les tentatives rassurantes de Boutros Harb, était «un peu tendue». Ainsi qu’une source proche de KC l’a confirmé à L’Orient-Le Jour. Mais que les grincheux calment leur joie, ce n’est rien de bien grave. Le fait est le suivant : l’ensemble des membres des Assises ne sont pas, dans l’absolu, contre le principe de la visite à Baabda, loin de là, mais c’est sur son timing que les avis ont divergé. «Certains des membres – Nassib Lahoud, Nayla Moawad, Dory Chamoun, etc, – sont contre le fait que cette rencontre ait lieu à la suite de tout ce qui s’est passé, qu’elle soit en réaction à la rafle, au tabassage, etc. Qu’elle intervienne dans cette ambiance assez malsaine qui prévaut actuellement. Les autres – Boutros Harb et Gébran Tuéni en tête – sont beaucoup plus indifférents par rapport à cela et ne voient pas d’inconvénient à ce que la visite ait lieu le plus tôt possible», ajoute cette même source. Quid de la position du patriarche – qui a rencontré, également hier, l’ancien député Georges Kassab – à cet égard ? «Il ne s’est pas prononcé réellement, sauf qu’il a clairement suggéré aux 22 de KC qu’il était pour que la visite se fasse dans les plus brefs délais». Quant à la teneur de l’entretien d’avant-hier entre le n°1 de l’État et le patriarche maronite, ce dernier n’aurait pas donné de détails à ses vingt-deux visiteurs, se limitant à leur dire, «en trois minutes», que cette rencontre était «une bonne rencontre», qu’elle l’a «rassuré». Et qu’il y aurait même eu, poursuit la source précitée, des «engagements» faits de la part du chef de l’État au cardinal Sfeir. L’évêque maronite d’Antélias Youssef Béchara a déclaré au bout des deux heures et demie d’entretien qu’«il n’allait pas y avoir de communiqué», étant donné que KC allait se retrouver aujourd’hui à 10 heures, à Kornet Chehwane justement, pour poursuivre ses travaux. Pourquoi il n’y a pas eu de communiqué ? Parce que les 22 de KC veulent que ce dernier soit «le plus ferme et le plus pondéré possible», explique la même source. Que pour cela – et au regard du nombre important des signataires du manifeste –, il faut un peu plus de temps que celui qui leur a été alloué hier. Dans tous les cas, précise la source, l’esprit du communiqué – qui sera publié en principe aujourd’hui – peut déjà être résumé par une double volonté. Celle de s’accrocher plus que jamais aux libertés (à ce sujet, inutile de rappeler l’unanimité de KC autour du respect de ces dernières, ainsi, entre autres, que de la démocratie) tout en ne tournant pas le dos au dialogue. Quoi qu’il en soit, et pour en revenir aux deux options concernant le timing de la visite à Baabda, force est de constater que les deux avis se valent, et tout autant. Une rencontre des plus précoces pourrait ressembler – aux yeux d’une opinion publique aujourd’hui définitivement acquise, grâce notamment au patriarche, à KC – à une espèce de pardon. Comme si, finalement, ce qui s’est passé, les rafles, la ratonnade, eh bien ce n’est pas si grave que cela. Comme s’il suffisait d’un «geste de bonne volonté», apparemment très calculé, pour oublier tout. Sauf que, dans la définition de KC – et c’est de là d’ailleurs que ces Assises puisent leur force et leur unicité – le mot dialogue, le credo de KC, son leitmotiv, prend la quasi-totalité de la place. Un dialogue que devrait parrainer, en priorité, le président de la République. Il suffit de relire le manifeste de KC. Les 22 qui se réuniront aujourd’hui à Kornet Chehwane pourraient, pour se départager rapidement, s’inspirer de leur leader, Nasrallah Sfeir, et de leur allié premier et inconditionnel, Walid Joumblatt. Le partriarche maronite a rencontré depuis le début de l’année six fois le locataire de Baabda, tandis que le leader druze le verra aujourd’hui pour la cinquième fois. Il déjeunera même à sa table.
Troisième rencontre d’importance cette semaine : celle entre le patriarche maronite et les membres, au grand complet, des Assises de Kornet Chehwane (KC). Hier, à Dimane. Une visite qui intervient 24 heures après celle du chef de l’État au siège du patriarcat maronite. Et de l’éventuel déplacement de Kornet Chehwane à Baabda. Une visite qui s’inscrit dans le...