Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINIONS

Tribune - Acte de foi

Je crois en un Liban libre, uni, plural et juste. Je crois en l’éternelle vocation de mon pays comme terre de dialogue et de tolérance. Je crois et je pense qu’il est du devoir de chacun de l’affirmer et de s’y accrocher, surtout en ces temps sombres et pitoyables, où toutes les réalités se résument à des frustrations poignantes, à des illusions désespérantes. Chaque jour, ils sont plus nombreux à partir, tous les proches, tous ceux qui devraient, dans un futur certain, prendre à leur charge l’avenir et la destinée de mon pays, de leur pays. Ils s’en vont, et le pire c’est qu’ils le font avec soulagement. Quels arguments utiliser encore ? Quels mensonges leur opposer ? Bien sûr, il y aura toujours les inconditionnels insatisfaits, et les voyageurs-nés ; il y aura toujours ceux dont le dessein est de prendre les chemins du monde, telle a toujours été la destinée des habitants du Liban et nul ne peut prétendre en changer le cours. Mais il est des moments où l’on a envie de voir plus clair, plus beau ; de rêver tellement fort, tellement grand que le rêve devienne réalité ; d’afficher un optimisme à toute épreuve, un optimisme qui pourrait frôler l’ivresse ou l’illusion. Il est des moments où nous devons nous avouer que nous aimons ce pays au point de vouloir lui offrir notre jeunesse, nos joies et nos espérances, en croyant avec force et détermination qu’à ce moment-là, il ne pourra que mieux-être ! Je vous vois déjà lire et sourire, hocher la tête et les épaules, prendre mes mots et les remâcher, les critiquer au titre de la realpolitik, soupirer et penser à l’utopie. Mais j’espère aussi que tout au fond de vous- même, rien qu’un instant, vous vibrerez en lisant ; vous irez chercher du fonds de votre âme d’enfant un espoir infini et inébranlable. Peut-être est-il grand temps d’oser admettre que nous avons tous péché ; d’oser se dire que tout passé devra un jour rendre compte à l’histoire, mais surtout, surtout pour notre mémoire, pour nos mémoires et nos enfants, d’oser rester et debout. Quand tous les arguments deviennent fallacieux, quand la raison fait défaut, faut-il vous conjurer jeunes du Liban, vous prier à genoux de rester pour bâtir, de rester pour vivre et faire revivre notre pays, de croire en un futur plein d’avenir et de promesses, de richesse culturelle et de liberté ? Faut-il vous dire qu’ensemble nous ne pouvons que réussir ; que le chemin peut être long et ardu mais qu’il est et qu’il restera possible ; que la seule issue honorable est conditionnée avant toute autre chose par notre présence, par notre volonté de rester et par un sentiment d’appartenance qui se doit d’être définitif et indiscutable. Avoir le courage de se lever chaque matin et de sourire, sourire à chaque personne rencontrée, lui communiquer des rayons de soleil, des éclats de bonheur et de sensations. Avoir le courage de déclamer avec conviction et ténacité un ultime acte de foi.
Je crois en un Liban libre, uni, plural et juste. Je crois en l’éternelle vocation de mon pays comme terre de dialogue et de tolérance. Je crois et je pense qu’il est du devoir de chacun de l’affirmer et de s’y accrocher, surtout en ces temps sombres et pitoyables, où toutes les réalités se résument à des frustrations poignantes, à des illusions désespérantes. Chaque...