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Actualités - CHRONOLOGIES

L’UE appelée à revoir sa diplomatie de « protestation »

L’Union européenne doit revoir sa diplomatie de «protestation» qui ne s’exprime que par réaction aux initiatives jugées négatives des États-Unis, affirme l’IISS dans son rapport annuel publié mercredi à Londres. «Au cours de l’année dernière, l’UE n’est intervenue dans le processus de paix au Proche-Orient que pour faire contrepoids au soutien des États-Unis à Israël», souligne le rapport de l’Institut international d’études stratégiques (IISS), dont le siège est à Londres. De même, l’UE a «critiqué la politique américano-britannique des sanctions en Irak sans être en mesure de formuler une meilleure façon d’arrêter la production d’armes de destruction massive», ajoute l’IISS. «Elle s’est empressée de s’interposer entre la Corée du Sud et du Nord pour occuper le vide laissé par le désengagement des États-Unis, mais sans avoir en tête la moindre idée d’une solution», poursuit le document. L’IISS reconnaît que «l’UE a réalisé des progrès étonnamment rapides depuis 1998 pour établir une politique européenne de sécurité et de défense, preuve du consensus dont bénéficie désormais cette initiative». L’institut prend ainsi note de la mise sur les rails d’un projet de force de réaction rapide européenne de 60 000 hommes à l’horizon de 2003. Mais il ajoute aussitôt que «cette date limite apparaît de plus en plus irréaliste». «La respecter tout en préservant des relations saines avec l’Otan sera encore plus difficile», estime le rapport. «Il faudra faire preuve de beaucoup de diplomatie pour s’assurer que la force de l’UE n’est pas anti-Otan ni sur la forme ni sur le fond». Cet effort diplomatique sera d’autant plus difficile que «Bruxelles ne fait que réagir à ce qu’elle perçoit comme étant des signes négatifs en provenance de Washington, au lieu d’agir par elle même». Cette diplomatie ne facilite pas la recherche de solutions aux différends, selon l’institut qui ajoute que «souvent elle ne fait que les aggraver». «En outre, elle ne laisse aucune place à la coopération transatlantique en tant qu’instrument de politique étrangère», selon ce rapport. La France, en particulier, entrave selon l’IISS le processus d’harmonisation entre l’UE et l’Otan. «Paris a empêché l’UE de consulter l’Otan en matière d’analyse opérationnelle et a tenté en général de s’assurer que les liens entre les deux organisations demeurent faibles en matière de défense», selon l’institut. Les experts de l’IISS affirment que «l’UE doit développer une approche plus positive et remettre en cause sa “politique étrangère de protestation”». L’institut reconnaît toutefois «la difficulté pour les 15 pays membres de parvenir à un consensus en la matière» et recommande à Bruxelles d’«adopter des objectifs plus modestes en politique étrangère».
L’Union européenne doit revoir sa diplomatie de «protestation» qui ne s’exprime que par réaction aux initiatives jugées négatives des États-Unis, affirme l’IISS dans son rapport annuel publié mercredi à Londres. «Au cours de l’année dernière, l’UE n’est intervenue dans le processus de paix au Proche-Orient que pour faire contrepoids au soutien des États-Unis à Israël»,...