Le réchauffement de la planète, - facteur d’instabilité

Le réchauffement de la planète est devenu un facteur d’instabilité dans le monde et a désormais un impact sur les politiques des gouvernements, a déclaré hier le directeur adjoint de l’IISS, Terence Taylor. «Les changements climatiques ont un impact en s’ajoutant à des conflits et des instabilités politiques déjà existants», a affirmé M. Taylor, dans le cadre de la présentation à Londres du rapport 2000/2001 de l’IISS. Le réchauffement de la planète «a atteint un point où il influence les politiques gouvernementales», a-t-il fait valoir. «Le protocole de Kyoto, par exemple, provoque des différends transatlantiques entre l’Europe et les États-Unis». «Les pays prennent en compte de manière différente les changements climatiques en général et le réchauffement de la planète en particulier et cela crée des différends», a-t-il relevé. Terence Taylor déclare qu’il «n’irait pas jusqu’à dire que le réchauffement de la planète est, à lui seul, un facteur d’instabilité, mais dans certaines régions il est un important facteur aggravant». Le responsable de l’IISS fait remarquer que le phénomène El Nino a fait plus de victimes en Amérique centrale et dans le nord de l’Amérique du Sud que des conflits militaires classiques ou le terrorisme. «La même problématique s’applique à l’Asie et à l’Afrique», a-t-il poursuivi. Dans son nouveau rapport, l’IISS s’écarte de ses analyses traditionnelles politico-militaires pour qualifier de danger international le réchauffement de la planète. «Il n’y avait pas une telle conscience de ce facteur il y a cinq ans», a souligné M. Taylor, en précisant que l’Institut effectue des recherches poussées sur ce sujet depuis trois ans. L’IISS s’indigne dans son rapport de l’irresponsabilité de la plupart des hommes politiques «qui ignorent ce danger à leurs risques et périls et aux nôtres» et s’en prend en particulier au refus du président américain George Bush d’honorer les engagements américains à limiter leurs émissions de gaz à effet de serre souscrits dans le protocole de Kyoto.