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Actualités - CHRONOLOGIES

THÉATRE - « Souk sawda habibi, ma tensa », de Fadi Abou Khalil, au TDB - Scénario pour deux solitudes

Sur les planches du Théâtre de Beyrouth, Aïn Mreyssé, Souk sawda habibi , ma tensa (Marché noir), une pièce pour deux acteurs de Fadi Abou Khalil, jusqu’au 22 avril. Dans un vieil appartement délabré de la rue de Damas, situé dans l’ancienne «zone de démarcation», deux êtres se rencontrent : Mademoiselle Julie (Yasmina Toubia) et Jalal (Fadi Abou Khalil). Leurs noms, c’est tout ce que l’on saura, d’abord, de ces deux personnages à la Bonnie et Clyde, complices d’un vol de bijoux, sans pour autant se connaître, un clin d’œil ayant suffi à les embarquer dans cette aventure. La rencontre est violente. Un coup de feu part par inadvertance... Fadi Abou Khalil et Yasmina Toubia sont bons dans leurs rôles d’écorchés vifs, de durs à cuire dont la carapace se fissure au fur et à mesure qu’une intimité se crée entre eux, bon gré mal gré, avec tout ce que cela comporte d’émotion, de retenue, d’appréhension. Pas de décors, mais un jeu d’éclairage et une bande son. La pièce est divisée en plusieurs «actes», à travers lesquels on suit l’évolution sensible de la relation entre les fugitifs. Tombent-ils amoureux l’un de l’autre ? On ne saurait le dire, les personnages évoluant d’un bout à l’autre dans une atmosphère de vrai/faux qui fait le spectateur douter de tout : Julie est-il vraiment le prénom de la jeune femme, et Jalal celui de l’homme ? Se connaissent-ils ? Ont-ils vraiment volé un collier de diamants ? Julie a-t-elle vraiment un fils de sept ans ?... À plusieurs reprises, on a l’impression d’assister au tournage d’un film. Mais au fond, est-ce cela l’essentiel ? La jeune femme et le voyou sont attachants, sincères, humains dans leur agressivité, leur manque de confiance, leur soif d’amour ; féroce dans la rage qui les fait vivre. Et alors qu’on s’y attend le moins, la fin arrive, en queue de poisson, comme si le couple nous lâchait en cours de route, pour poursuivre, tranquille, son histoire. Une histoire à la fois unique et banale, comme toutes les histoires finalement...
Sur les planches du Théâtre de Beyrouth, Aïn Mreyssé, Souk sawda habibi , ma tensa (Marché noir), une pièce pour deux acteurs de Fadi Abou Khalil, jusqu’au 22 avril. Dans un vieil appartement délabré de la rue de Damas, situé dans l’ancienne «zone de démarcation», deux êtres se rencontrent : Mademoiselle Julie (Yasmina Toubia) et Jalal (Fadi Abou Khalil). Leurs noms, c’est...