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Actualités - CHRONOLOGIES

Communautés - Kabalan plaide pour un « dialogue national approfondi - Kabbani : Non catégorique au retrait des forces syriennes

Le mufti de la République Mohammed Rachid Kabbani, et c’est un fait rarissime parce qu’il l’a toujours improvisé, a lu hier en bafouillant quelque peu son prêche du vendredi, à la mosquée Imam Ali de Tarik Jédidé. Un prêche marqué par les violentes invectives de cheikh Kabbani contre ceux qui réclament le départ des troupes de Damas, ainsi que par les vive critiques, proférées selon des témoins par les fidèles présents dans la mosquée, à l’encontre des aounistes et des partisans des Forces libanaises. «Lorsque certains réclament un départ des troupes syriennes, ils créent ainsi des divisions dont tout le monde se plaint», a-t-il accusé, les invitant à retirer cette demande qu’il a «catégoriquement rejetée». «Non au retrait des forces syriennes, telle est notre conviction, telle est notre volonté», a-t-il dit. Mettant en garde contre «le danger de l’incitation aux divisions entre confessions sous le couvert de certaines positions, notamment la réclamation du départ des troupes syriennes», il a souligné que «susciter de l’hostilité envers la Syrie nous fait revenir à l’atmosphère de la sinistre insurrection qui a détruit la patrie», faisant une allusion claire à la guerre civile de 1975. Et insistant sur la nécessité de «retirer les différends du débat public pour protéger l’entente et la solidarité», le chef religieux de la communauté sunnite a estimé que «la question soulevée avec agressivité envenime les relations fraternelles entre le Liban et la Syrie et suscite une tension et une division du Liban : il faut donc l’écarter et cesser de la soulever». Et pour le mufti de la République, l’évocation de la présence syrienne est incompatible avec «le souci de l’unité nationale, de la cohésion entre les Libanais et du processus de redressement économique». Estimant, parallèlement, que la politique américaine prend «une position hostile» à l’égard de la cause arabe, cheikh Kabbani a décrété, toujours sur sa lancée, que «le Liban ne durera ni ne se stabilisera qu’à la condition que ses fils s’entendent pour que prime l’intérêt national en lieu et place des caprices personnels». Kabalan : Un besoin, une nécessité De son côté, le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Karim Kabalan, a plaidé hier en faveur d’un «dialogue national approfondi», tout en défendant la présence syrienne dans le pays, qu’il a présentée comme étant «un besoin et une nécessité pour le Liban». Dans son prêche du vendredi, cheikh Kabalan a mis en garde contre «le climat fiévreux qui règne dans le pays et qu’attisent les tentatives de soulever les passions dans le but de susciter des dissensions confessionnelles, de semer la discorde et de faire revivre aux Libanais un passé qui leur a coûté très cher». Tout en estimant que la population «ne se laissera pas entraîner sur cette voie», le dignitaire chiite a souligné que «ce dont le pays a le plus besoin en cette étape, ce sont l’unité de ses fils, la conjugaison de leurs efforts pour que l’intérêt national prime et le rejet de tous les éléments de discorde et de conflit, qui, s’ils sont maintenus, aggraveront la crise et entraîneront des complications qui ne sont dans l’intérêt d’aucune partie, quels que soient son poste, ses paris politiques et religieux». Cheikh Kabalan a jugé «nécessaire d’étouffer dans l’œuf» la discorde qui risque selon lui d’éclater, «de privilégier le langage de la raison et de préserver les réalisations enregistrées en se fondant sur un même discours politique qui rassemble et ne divise pas». Il a aussi considéré que «le seul langage qui doit prévaloir est celui du dialogue, de l’entente et des concertations dans la mesure où il rapproche les points de vue», estimant que «les questions conflictuelles ne peuvent être réglées qu’à travers un dialogue national approfondi, loin des impulsions, des réactions et des intérêts sectaires qui creusent le fossé entre les Libanais et qui permettent aux pêcheurs en eau trouble de provoquer des dissensions confessionnelles». Après avoir indiqué que les autorités politiques et religieuses «se doivent, chacune, d’éteindre le feu confessionnel qui risque de consumer tous les appels au calme et au dialogue», cheikh Kabalan a défendu la présence syrienne au Liban. Selon lui, «c’est à la demande du Liban officiel, populaire, politique et religieux» que les troupes syriennes restent dans le pays. «Leur maintien est un besoin et une nécessité pour le Liban. Il ne doit pas faire l’objet d’un débat ou d’un conflit entre les Libanais car le Liban et la Syrie font face à une agression israélienne qui vise leur coopération et leur coordination permanentes», a-t-il conclu.
Le mufti de la République Mohammed Rachid Kabbani, et c’est un fait rarissime parce qu’il l’a toujours improvisé, a lu hier en bafouillant quelque peu son prêche du vendredi, à la mosquée Imam Ali de Tarik Jédidé. Un prêche marqué par les violentes invectives de cheikh Kabbani contre ceux qui réclament le départ des troupes de Damas, ainsi que par les vive critiques,...