Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

Sommet arabe - La réunion de Amman salue la lutte « héroïque » du peuple palestinien - Le différend irako-koweïtien reste entier

Laissés-pour-compte, les jeunes Palestiniens qui tombent sous les balles israéliennes. Ignorés, les enfants irakiens qui meurent chaque jour de malnutrition en raison de l’embargo. Au terme de deux jours de discours publics enflammés et de dures tractations nocturnes en coulisses, le sommet d’Amman n’a pris aucune mesure concrète pour soutenir activement l’intifada et n’a pu s’entendre ni sur une levée unilatérale de l’embargo contre l’Irak ni sur une formule de réconciliation entre Bagdad et Koweït, les frères ennemis. Faute de mieux, les chefs d’État et les autres dirigeants arabes réunis dans la capitale jordanienne ont dû se résigner à n’apporter qu’un soutien verbal «unanime» au peuple palestinien dans sa lutte «héroïque» face à Israël, se contentant, dans la foulée, de «souhaiter» la levée des sanctions décidées depuis onze ans par l’Onu contre Bagdad. Suit une longue liste d’autres résolutions lues par le secrétaire général de la Ligue arabe, lors d’une séance de clôture qui tenait plus de la kermesse que d’un aréopage représentant un ensemble de plus de cent millions d’âmes, au grand dam du roi Abdallah de Jordanie, hôte de la réunion, qui avait du mal à cacher son embarras. Ainsi, sur la question palestinienne, le sommet s’est contenté de «regretter fortement», et non de condamner, la décision des États-Unis d’opposer leur veto à une résolution au Conseil de sécurité en faveur de l’envoi d’une force de protection dans les Territoires occupés, réclamant quand même une «réunion urgente des signataires de la Convention de Genève pour prendre les mesures susceptibles de protéger les civils palestiniens». Le sommet a d’autre part lancé une mise en garde à Israël «contre toute tentative de se dérober à la paix ou d’ignorer les fondements et les principes qui ont lancé le processus de paix». Les dirigeants arabes ont également décidé de débloquer à l’intention de l’Autorité palestinienne une aide mensuelle de 40 millions de dollars pendant six mois, soit le quart de l’aide globale promise lors du sommet tenu en octobre dernier au Caire. Dans le registre financier également, le sommet a décidé «d’appuyer» la demande adressée par l’Irak au Conseil de sécurité de prélever un milliard d’euros sur ses revenus pétroliers pour venir en aide aux «familles des martyrs» palestiniens. Les pays arabes ont donné instruction à leurs délégués à l’Onu d’«agir pour faire aboutir cette offre». Invectives L’État hébreu a, par ailleurs, échappé à une nouvelle campagne de boycottage arabe préconisée par la Syrie, les pays de la Ligue se contentant de réclamer «la réactivation du boycottage d’Israël et le maintien du gel de toute normalisation économique avec ce pays». Ils ont par ailleurs réitéré leur menace de rompre toute relation avec les pays qui transféreraient leur ambassade à Jérusalem ou qui reconnaîtraient la Ville sainte comme capitale d’Israël. Sur l’épineuse question irako-koweïtienne, qui a abouti au report de la séance de clôture, après plusieurs jours d’âpres marchandages où les invectives n’étaient pas rares, le sommet n’a pas réussi à rapprocher les points de vue, en dépit d’une ultime tentative du roi Abdallah qui n’a pas ménagé sa peine pour amener les deux protagonistes à accepter une formule de compromis. Bagdad, en effet, exigeait des pays arabes l’abrogation unilatérale des sanctions qui le frappent depuis près de onze ans sans attendre une initiative de l’Onu, qui avait décidé de lever ces sanctions au lendemain de la guerre du Golfe. Malgré cet échec, la déclaration finale a inclus un appel à lever les sanctions qui frappent l’Irak et à traiter la question des prisonniers et des disparus koweïtiens et irakiens. Le roi Abdallah II a été également chargé de poursuivre sa médiation et ses contacts avec les autres pays arabes pour tenter de régler ce dossier. Cette solution en demi-teinte n’a pas empêché le ministre irakien des Affaires étrangères d’estimer que le sommet avait été «un échec» et d’en imputer la responsabilité au Koweït qui, selon lui, avait sabordé les négociations. Le sommet, entre autres résolutions, n’a pas oublié d’«appuyer» à nouveau le Liban dans sa lutte pour la libération de son territoire et de réaffirmer les droits de la Syrie sur le Golan occupé par Israël, soulignant la concomitance des volets libano-syriens et appelant à ne pas les dissocier du volet palestinien pour renforcer la position des trois parties face à Israël. À la demande de Mouammar Kadhafi, qui a émis son souhait juste avant la levée de la séance de clôture, les dirigeants arabes ont décidé de créer une commission pour étudier le projet du colonel libyen qui avait proposé la veille, à huis clos, une entrée sous condition d’Israël à la Ligue arabe. Sans commentaire! Les principaux points de la résolution finale QUESTION PALESTINIENNE - Le sommet exprime sa «solidarité totale avec la lutte des Palestiniens pour recouvrer tous leurs droits et salue la résistance héroïque du peuple palestinien face à l’agression israélienne. Il rend un vibrant hommage à l’intifada et à ses martyrs». – Forces de protection de l’Onu dans les territoires palestiniens : les dirigeants arabes renouvellent leur appel au Conseil de sécurité pour qu’il assume ses responsabilités dans la protection du peuple palestinien sous l’occupation israélienne et la constitution d’une force internationale à cette fin. Ils demandent aux pays membres du Conseil de sécurité, particulièrement les membres permanents, de prendre les mesures nécessaires pour mettre en application cette demande. – Les dirigeants arabes «demandent au Conseil de sécurité de juger les criminels de guerre israéliens, responsables des massacres et des crimes contre les citoyens arabes dans les Territoires». – Aide à l’intifada et à l’Autorité palestinienne : «Le sommet se félicite de la décision des deux fonds créés par le sommet du Caire en octobre d’octroyer 240 millions de dollars au total pour les six prochains mois pour soutenir l’Autorité palestinienne à faire face à ses difficultés financières». – Le sommet se félicite de l’offre de l’Irak de prélever un milliard d’euros sur ses recettes pétrolières sous contrôle de l’Onu pour venir en aide aux familles des martyrs palestiniens et charge les délégués arabes à l’Onu d’agir auprès du Conseil de sécurité pour faire aboutir l’offre irakienne. ISRAËL ET LE PROCESSUS DE PAIX - Le sommet «met en garde Israël contre toute tentative de se dérober à la paix ou d’ignorer les fondements et les principes qui ont lancé le processus de paix». – Le sommet réclame la réactivation du boycottage d’Israël et le maintien du gel de la normalisation économique avec l’État hébreu, la suspension de la participation arabe aux négociations multilatérales. Il réitère la menace de rompre toute relation avec les pays qui tranféreraient leur ambassade à Jérusalem ou qui reconnaîtraient la Ville sainte comme capitale d’Israël. LIBAN/SYRIE – Le sommet proclame sa solidarité avec le Liban pour parachever la libération de ses territoires encore sous occupation israélienne et l’assure de son soutien pour reconstruire le Liban-Sud. – Il exprime son soutien à la Syrie face aux menaces israéliennes. SOUVERAINETÉ SUR TROIS ÎLES DANS LE GOLFE: Le sommet réitère sa position de soutien aux Émirats arabes unis dans le conflit l’opposant à l’Iran sur trois îles dans le Golfe et demande le règlement de ce conflit par des voies pacifiques dont l’arbitrage de la Cour internationale de justice (CIJ). SANCTIONS CONTRE LA LIBYE : Les dirigeants «demandent au Conseil de sécurité de lever les sanctions imposées à la Libye». Ils estiment que leur maintien est injustifié après le verdict dans l’affaire de Lockerbie et déclarent qu’ils ne sont pas tenus de respecter les sanctions dans la mesure où la Libye a respecté ses engagements. Ils demandent aussi la libération d’un Libyen condamné à perpétuité par la cour écossaise. ÉCONOMIE : Le sommet accueille favorablement la proposition égyptienne d’accueillir le premier sommet économique arabe, en novembre 2001 au Caire, avec la participation de représentants des gouvernements, du secteur privé et d’institutions régionales et internationales. NOUVEAU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA LIGUE ARABE : Les dirigeants arabes se déclarent unanimes dans leur choix de Amr Moussa, ministre égyptien des Affaires étrangères, comme nouveau secrétaire général de la Ligue arabe. SUR L’IRAK : Dans un document annexe intitulé «Déclaration d’Amman», le sommet a appelé à «la levée de l’embargo contre l’Irak et à traiter les questions humanitaires relatives aux prisonniers et aux disparus koweitiens et irakiens et d’autres pays».
Laissés-pour-compte, les jeunes Palestiniens qui tombent sous les balles israéliennes. Ignorés, les enfants irakiens qui meurent chaque jour de malnutrition en raison de l’embargo. Au terme de deux jours de discours publics enflammés et de dures tractations nocturnes en coulisses, le sommet d’Amman n’a pris aucune mesure concrète pour soutenir activement l’intifada et n’a pu...