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Actualités - ANALYSES

Conseils diplomatiques - pour endiguer le malaise

Conclusions péremptoires d’un récent salon politique qui a réuni des pôles de bords différents : le pays traverse une crise politique certaine. À cause du clivage relatif à la présence militaire syrienne certes. Mais aussi à cause de la maladresse avouée de la répression infligée au mouvement de contestation estudiantine. Lors de cette rencontre d’échange de vues à laquelle ils avaient été amicalement conviés, des diplomates en poste à Beyrouth ont souligné en chœur que la caste politique locale, toutes tendances confondues, n’a qu’une échappatoire : engager enfin ce dialogue national jeté aux orties depuis Taëf. Un processus, ont ajouté ces diplomates, qui doit naturellement se faire sous l’égide active des autorités en place pour qu’elles ne se retrouvent pas dépassées par les événements. Les conseilleurs étrangers, qui connaissent bien les tristes habitudes locales, se sont toutefois demandé à l’unisson «si les Libanais qui se disputent pour un oui pour un non sauront s’entendre au sujet de questions aussi capitales que la souveraineté ou l’autonomie de décision. Et s’ils voudront, ou s’ils pourront, traiter en toute objectivité de la présence militaire syrienne qui catalyse actuellement les divisions politiques intérieures». Et de répéter qu’en principe, «il appartient aux dirigeants, et plus particulièrement au chef de l’État en sa qualité de gardien de la Constitution comme de régulateur de la vie politique nationale, de gérer le processus de dialogue général. C’est le régime qui doit, toujours en principe, définir les priorités à débattre après des concertations élargies, étant cependant entendu que le dialogue ne peut pas éviter les sujets qui fâchent. Car la fuite en avant est le plus mauvais des remèdes, surtout quand le confessionnalisme commence à pointer son nez dans la discussion, comme c’est le cas aujourd’hui». De fait, on ne peut ignorer que face à la campagne menée à l’Est par les jeunes, aounistes en tête, des formations de l’Ouest ont également mobilisé leurs étudiants pour soutenir le maintien des forces syriennes. Et on ne peut oublier non plus qu’au manifeste pour le retrait de Bkerké, c’est un communiqué de Dar el-Fatwa qui a répondu. Dans de telles conditions, il devient assez secondaire, en pratique, que des voix s’élèvent dans chacun des camps communautaires en faveur des thèses d’en face. C’est-à-dire que l’impression suscitée par des interventions de pôles de l’Ouest pour la réorganisation de la présence syrienne ou, inversement, les prises de position de figures de l’Est en faveur du maintien des forces syriennes risquent d’être vite balayées par la tension ambiante. On a d’ailleurs constaté ces derniers mois, ici et là, qu’à plusieurs reprises, des notabilités ont dû faire machine arrière ; ou encore renoncer à des missions de conciliation. Il reste que selon un opposant, «visiblement, Damas durcit le ton sur tous les fronts. Il serre maintenant la vis aussi bien sur le plan intérieur syrien, où l’ouverture initiale se dissipe, qu’en ce qui concerne l’apurement des comptes relationnels avec le Liban». «On peut se demander dès lors, conclut ce sceptique, si les conseils diplomatiques d’entente que nous recevons ont quelque chance d’être entendus par le pouvoir local. Car il est évident que si on devait laisser les Libanais dialoguer librement, ils se mettraient vite d’accord pour réclamer un redéploiement rapide, suivi d’un calendrier-programme de retrait. Comme l’a dit une fois le président de la Chambre, mais s’en souvient-il aujourd’hui, il n’y a aucun État au monde qui peut accepter une présence militaire étrangère, fût-elle fraternelle, sine die». Mais toute règle, soulignons-le, connaît une exception.
Conclusions péremptoires d’un récent salon politique qui a réuni des pôles de bords différents : le pays traverse une crise politique certaine. À cause du clivage relatif à la présence militaire syrienne certes. Mais aussi à cause de la maladresse avouée de la répression infligée au mouvement de contestation estudiantine. Lors de cette rencontre d’échange de vues à...