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Actualités - BIOGRAPHIES

Décorateurs ... - Aziz Rebeiz : «Vive la vie ! »

«Je ne suis pas un décorateur, je suis un architecte d’intérieur». Aziz Rebeiz est un architecte d’intérieur heureux, qui se plaît à organiser l’espace, le structurer, lui donner son âme et surtout… sa joie de vivre. Un art en soi. Aziz Rebeiz est très présent dans ce bureau qui ne lui ressemble en rien, tant il est froid et impersonnel, «un provisoire qui aura duré dix-sept ans» et qu’il va bientôt, «enfin», quitter pour ses nouveaux locaux, «des bureaux high- tech avec des matériaux très modernes et de nouvelles textures». Ce n’est pas tant sa carrure – qui trahit sa faiblesse pour la bonne chaire – qui le rend imposant, mais plutôt son sourire calme, ses mains larges, son regard vif et son langage heureux. «J’aime tous les plaisirs de la vie, la joie de vivre est un art». L’assurance de cet homme qui a tout fait – et réussi – très tôt. «J’ai grandi avec mes clients. D’autres sont venus, plus tard, se greffer sur ma structure». À 45 ans à peine, Aziz Rebeiz a déjà vécu plusieurs vies, tant personnelles que professionnelles, avec le même optimisme, celui d’un véritable amoureux de la vie. «Je suis très terre à terre», mais sa terre à lui est peuplée d’ombres amicales, de volumes, de lumière, de couleurs choisies, une poésie moderne animée par une constante recherche du beau, qui n’a cessé de se renouveler avec le temps et les dépaysements. «Notre bagage culturel se fait au fil des ans, des voyages, des musées et de la rue. Aujourd’hui, j’ai certainement l’œil plus critique, plus avisé». Aujourd’hui, vingt-trois ans plus tard, il sait où il va, «je regarde toujours en avant», ce qu’il a envie de faire, et surtout, «je n’accepte plus de faire des choses que je n’aime pas». Ce qu’il aime ? La communication, «notre métier est passionnant car il touche à toutes les classes sociales, l’ouvrier, l’homme d’affaires, l’antiquaire et le prince, un vrai métier de communication». Ce qu’il préfère, le dépouillement, concevoir des formes simples, mais à leur juste place, des équilibres de volumes, de matières, de couleurs et enfin intégrer la notion de design dans le quotidien. «Avec mes clients, je ne parle pas, je dessine». Pour preuve, ce verre posé sur sa table et rempli de crayons mines taillés très fins et qui n’attendent qu’un signe de leur maître pour s’exécuter et entamer le dialogue. Une ligne droite «Il y a certainement une ligne, un tracé, que vous suivez dans votre carrière». Le sien, esquissé au crayon ou à l’encre, aura débuté à l’usine de son père, industriel de meubles, «ce métier me faisait de l’œil. À 12 ans, j’exécutais de petits meubles». Un caprice d’enfant qu’il abandonnera pour sa grande passion, l’architecture d’intérieur, apprise dans deux grandes écoles françaises et dont il retiendra les leçons de ses grands maîtres, une technicité pointue et une culture essentielle. «L‘université apprend à apprendre. Les écoles mettent sur les rails, mais le vrai métier s’acquiert sur le tas». Après la France et son univers raffiné, cap sur le Koweït, trois mois, et l’Arabie séoudite, trois ans. «Après ces deux premières expériences professionnelles, je suis rentré au Liban car c’est là que je voulais installer mon bureau et trouver le respect que je cherchais». C’est donc en son pays qu’il se construira une carrière et une réputation à l’image de son travail et de sa personnalité. «J’ai tout fait, des hôtels, des banques, des palaces, des restaurants, des bureaux, des appartements et des chalets». Le style Aziz Rebeiz – «un style personnalisé pour chaque chantier, un art de vivre qui prend en considération les demandes du client, le budget, tout en exprimant un certain concept, une ambiance» – s’est donc bien installé au Liban comme pour mieux s’envoler, après. «Actuellement, 90 % de nos projets se font en Europe et dans les pays arabes. Je passe le plus clair de mon temps dans les avions, malheureusement». Il ajoute : «Ce métier, on ne peut l’aimer ni le pratiquer à moitié. Dans chaque œuvre, je dépose une part de mon âme. Je suis un homme entier. Je peux travailler 15 heures par jour, s’il le faut, ne pas dormir trois jours de suite, ce qui m’est arrivé, ou ne pas venir au bureau si je n’en ai pas envie». En deux mots, donc, il se définit comme «un grand bosseur et un grand fêtard». Avec un sens des affaires et un sens de la vie qui le guident à choisir le meilleur. «Un architecte d’intérieur devient bon à 40 ans», lui avait chuchoté un ami qui lui voulait du bien. Aziz Rebeiz ne l’a pas oublié et peut à présent savourer, devant un bon repas assorti d’un bon vin, également mûr, le bonheur d’avoir réussi. Il peut même se permettre d’affirmer : «Je n’ai rien à prouver à personne». Et remercier sa complice la vie.
«Je ne suis pas un décorateur, je suis un architecte d’intérieur». Aziz Rebeiz est un architecte d’intérieur heureux, qui se plaît à organiser l’espace, le structurer, lui donner son âme et surtout… sa joie de vivre. Un art en soi. Aziz Rebeiz est très présent dans ce bureau qui ne lui ressemble en rien, tant il est froid et impersonnel, «un provisoire qui aura duré dix-sept...