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Actualités - CHRONOLOGIES

AUDIOVISUEL - Adma accueille les neuf employés libérés - Pierre Daher garde le contrôle politique de la LBCI

C’est la joie qui régnait hier après-midi dans les locaux de la LBCI à Adma. Après quatre jours de siège, l’armée a quitté les lieux et les neuf employés de la chaîne, arrêtés durant 72 heures, ont été relâchés. Un accord, fruits de pourparlers qui ont duré eux aussi quatre jours, a été conclu entre les parties en conflit, notamment le PDG de la chaîne Pierre Daher et les ministres et députés du Nord Sleimane Frangié et Issam Farès. Ces derniers ont décidé de ne plus interjeter appel dans l’affaire Bou Haroun. Le tribunal avait débouté, lundi 12 mars, la demande des deux actionnaires qui voulaient nommer un censeur politique au sein de la station. Pierre Daher gardera donc le contrôle politique de la LBCI. À 14 heures hier, quelque temps après que l’armée libanaise, ses jeeps, ses camions, ses véhicules de transport de troupe, et ses soldats eurent dégagé le site et quand la «famille de la LBCI», formée d’un peu moins de 500 personnes, a appris la nouvelle de la libération de neuf de ses membres, la liesse a gagné Adma. Le personnel de la chaîne s’est divisé la tâche pour réussir l’accueil triomphal réservé à Sarkis Semaan, Saïd Khalil, Joe Abi Hosn, Clovis Choueifaty, Émile Dib, Roger Baz, Roy Lteif, Naïm Kareh, et Naïm Naoum. Un convoi formé d’une quinzaine de voitures s’est rendu à Sarba pour accompagner jusqu’à Adma les employés de la chaîne libérés après 72 heures de détention. D’autres ont décidé de prendre place aux balcons du bâtiment. Tout en se préparant à jeter des poignées de riz et à arroser de champagne la petite foule qui traversera la porte donnant accès au siège de la chaîne, ils ont brandi les drapeaux portant le logo de la LBCI. Mais la plupart du personnel de la station ont préféré quitter leurs bureaux pour attendre au parking – avec les familles des employés libérés – l’arrivée du convoi portant les couleurs et les logos de la chaîne. La comparaison d’un même endroit à quelques heures d’intervalle est parfois saisissante. La tension qui régnait à la LBCI hier matin (due à la présence des militaires) fait place en début d’après-midi à une liesse bon enfant, à une grande famille qui se retrouve… à un triomphe. C’est sur fond de jingles cultes de la chaîne, d’applaudissements, et de youyous que les neuf employés libérés accompagnés de Pierre Daher ont été accueillis. Leurs collègues ont décidé de les porter sur les épaules. Après les embrassades et les tapes dans le dos, ils ont brandi les drapeaux de la station. Et ils ont dansé, tous – les sept journalistes et techniciens de la LBCI, les deux personnes en charge de la garde du bâtiment nommés par le ministre Frangié, ainsi que le PDG de la chaîne et son épouse Randa – la dabké à l’entrée de l’immeuble de la station. Médiation de Michel Eddé Au quatrième étage, dans une grande salle pleine à craquer, Pierre Daher a pris la parole. «Quand une famille est unie, elle est inébranlable. La famille de la LBCI est bien unie, et rien ni personne peuvent l’arrêter», a-t-il dit. S’adressant aux neuf personnes libérées, il a indiqué : «Quand vous étiez dans une geôle de 9 mètres carrés, nous étions tous en prison dans une cellule bien plus petite». Et de souligner : «Tous ceux qui comptent toucher à la LBCI le regretteront». Après avoir découpé le gâteau et sablé le champagne, le PDG de la chaîne qui a le taux d’audience le plus élevé du pays, a reçu les journalistes dans son bureau. Daher qui s’est entretenu depuis lundi à plusieurs reprises avec les deux actionnaires de la chaîne MM. Frangié et Farès a annoncé que les parties en conflit «sont parvenues à un arrangement». L’accord conclu au bout de longues heures de négociations a nécessité l’intervention de plusieurs médiateurs, dont l’ancien ministre Michel Eddé. Le PGD de la LBCI n’a pas donné d’amples détails sur l’accord qui «préserve l’intérêt de toutes les parties». Il s’est contenté d’indiquer que les personnes chargées de la garde de l’immeuble et qui ont été priées de quitter la chaîne lundi dernier «retourneront à leur poste et reconnaîtront l’autorité de la direction de la station». «Grâce à cet arrangement les crises seront évitées et l’armée n’investira plus la chaîne», a-t-il assuré. Se penchant sur la liberté d’expression de la LBCI, il a indiqué que la station «préservera son professionnalisme tout en respectant la paix civile et l’entente nationale». Est-ce qu’il y aura des personnes interdites d’antenne à la LBCI ? «Pas du tout», a affirmé le PDG de la chaîne. À la question de savoir si la station subira toujours des pressions politiques comme c’était le cas au cours des trois dernières années, M. Daher a répondu par une autre question : «Pourquoi avons-nous livré toute cette bataille ?». Est-il parvenu à ses fins ? «Pas à mes fins, nous sommes parvenus à un accord qui satisfait toutes les parties», a indiqué le PDG de la chaîne en soulignant qu’il «n’existe pas deux parties en conflit à la LBCI ; nous formons tous une seule équipe, mais durant une certaine période nous avions une divergence de points de vue. C’est ce qui nous a malheureusement menés aux tribunaux». Daher n’estime pas avoir «vaincu les autres». «Nous sommes une même équipe», a-t-il encore une fois indiqué. Il se déclare «satisfait» des résultats des remous de cette semaine. Que pense-t-il de tous les employés de la LBCI interdits de sortir de la chaîne durant une demi-heure au cours de la soirée de mercredi et le matériel bloqué par le barrage de l’armée à plusieurs reprises au cours des 72 dernières heures ? Pierre Daher ne veut même plus évoquer tous ces déboires. Pour lui «un chapitre de l’histoire de la LBCI est bien clos». Le PDG et les actionnaires de la chaîne sont parvenus à un accord, et «à former une même équipe». Daher souligne encore : «C’est une nouvelle page qui s’ouvre». Désormais, la LBCI se porte bien. On n’a plus qu’à lui souhaiter bonne chance.
C’est la joie qui régnait hier après-midi dans les locaux de la LBCI à Adma. Après quatre jours de siège, l’armée a quitté les lieux et les neuf employés de la chaîne, arrêtés durant 72 heures, ont été relâchés. Un accord, fruits de pourparlers qui ont duré eux aussi quatre jours, a été conclu entre les parties en conflit, notamment le PDG de la chaîne Pierre...