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Actualités - CHRONOLOGIES

Social - Des pertes de 28 millions de dollars en deux ans - La Société des ciments libanais s’explique sur les licenciements massifs

Suite au sit-in organisé par les ouvriers licenciés de la Société des ciments libanais (SCL) et aux revendications des syndicats ouvriers à leur propos, la société a donné hier à L’Orient-Le Jour des explications sur les circonstances du licenciement de quelque 160 personnes. Selon le directeur général de la SCL, Dominique Drouet, l’entreprise a enregistré des pertes de 28 millions de dollars en deux ans, et la restructuration des effectifs est indispensable pour la survie de la compagnie. Il a également fait valoir que la société a traité l’affaire «très humainement, accordant des conditions très avantageuses, des indemnités de 36 mois, aux personnes ayant accepté l’idée d’un départ volontaire». M. Drouet ramène aux facteurs suivants les raisons de la «décision douloureuse des licenciements», comme il le dit lui-même : – Le marché du ciment au Liban a connu une baisse avec le recul de la construction qui a eu des conséquences sur le chiffre d’affaires et la production (2 600 000 tonnes en 2000 contre 4 millions en 1995). La rareté des travaux d’infrastructure entrepris et la diminution constante des demandes de permis de construire montrent que les perspectives d’évolution du marché libanais sont mauvaises. – La société a perdu des parts de marché en diminuant le volume de ses ventes et en adoptant une politique moins agressive que les autres entreprises sur le marché. – En 1998, elle a fait un investissement très important de 170 millions de dollars pour la construction d’un nouveau four beaucoup plus performant, qui aurait requis une suppression d’emplois désormais inutiles en faveur de laquelle l’administration a longtemps hésité à trancher, d’où un sureffectif important. «L’année dernière, nous avons proposé aux employés des départs volontaires avec des indemnités avantageuses de 36 mois de salaire», a expliqué M. Drouet. «250 personnes ont présenté leur démission dans ces conditions, mais ce n’était toujours pas suffisant. Ce n’est qu’avec la suppression de 160 nouveaux emplois que nous serons au bon effectif». Les employés licenciés sont principalement des ouvriers. Un tiers des licenciements est lié à l’investissement dans le nouveau four, un second tiers à l’achat de robots pour automatiser l’ensachage et l’encamionnage «pour baisser les coûts et parce que ces tâches sont très dures si elles sont effectuées par des hommes», selon M. Drouet, et un dernier tiers à un projet de sous-traitance de la carrière et du garage dont l’entretien coûte actuellement trop cher. Selon lui, le coût de production brut de la SCL reste très élevé par rapport aux compagnies du même groupe basées en Égypte, en Espagne et en France. Bien que le sureffectif ne soit pas le seul problème qui ait conduit à cette situation, il est l’un des plus importants, a-t-il estimé. Dans la perspective de négocier les modalités de ce «licenciement économique», une réunion a été tenue vendredi dernier au ministère du Travail et une autre devrait avoir lieu aujourd’hui, vendredi. Les employés qui décident d’opter pour le départ volontaire avant l’expiration du délai d’un mois (avant le 15 mars) devront obtenir des conditions plus avantageuses que les simples indemnités légales. Elles seront calculées selon l’ancienneté : 16 mois de salaire pour une durée inférieure à neuf ans, 18 mois pour une durée comprise entre neuf et quinze ans et 20 mois pour une période supérieure à quinze ans. Qu’attendent-ils des licenciements ? «Acquérir des niveaux de compétitivité voisins à ceux des autres usines, rentrer dans une logique d’amélioration», a déclaré M. Drouet. Après tous les licenciements, il restera environ 260 salariés dans la compagnie. Il a fait remarquer que le marché du ciment est mondial, et qu’il n’est donc pas possible de continuer à produire à un prix supérieur aux autres, notamment avec l’ouverture prochaine des frontières dans cinq ans à peu près (l’importation est interdite actuellement).
Suite au sit-in organisé par les ouvriers licenciés de la Société des ciments libanais (SCL) et aux revendications des syndicats ouvriers à leur propos, la société a donné hier à L’Orient-Le Jour des explications sur les circonstances du licenciement de quelque 160 personnes. Selon le directeur général de la SCL, Dominique Drouet, l’entreprise a enregistré des pertes de...