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Actualités - CHRONOLOGIES

États-Unis - Barak, Ben Ami et Juan Carlos ont plaidé en faveur de l’homme d’affaires accusé de fraude fiscale - Le Congrès passe au crible l’affaire Rich

Trois anciens hauts responsables de la Maison-Blanche ont affirmé à l’unisson au Congrès s’être opposés à la grâce controversée accordée par l’ancien président Bill Clinton à l’homme d’affaires en fuite Marc Rich, tout en assurant qu’il n’avait enfreint aucune loi. Cités à comparaître devant la commission des affaires gouvernementales de la Chambre des représentants, ces responsables ont été interrogés pendant plus de six heures. Ils ont indiqué avoir fait part de leur opposition à cette grâce, mais que l’ancien président avait exercé ses prérogatives en accordant son pardon au fugitif le dernier jour de sa présidence, le 20 janvier. «On peut être en désaccord avec le raisonnement suivi par le président Clinton, comme beaucoup l’ont été», a affirmé le secrétaire général de la Maison-Blanche à l’époque John Podesta, en soulignant notamment l’absence de consultation adéquate du département de la Justice, «mais le président (...) a pris sa décision sur la base des mérites de l’affaire». «J’ai rapidement pensé que la grâce ne devait pas être octroyée», a renchéri une conseillère juridique, Beth Nolan, qui a fait état d’une discussion «animée» à ce sujet la veille de la grâce, le 19 janvier. Marc Rich, un richissime homme d’affaires, s’est réfugié en Suisse en 1983 pour échapper à des poursuites liées à une évasion fiscale de quelque 48 millions de dollars. La justice fédérale ainsi que deux commissions parlementaires enquêtent pour savoir s’il existe un lien possible entre l’octroi de cette grâce et des contributions financières dont ont bénéficié les démocrates et M. Clinton pour sa bibliothèque présidentielle dans l’Arkansas (Sud). Une « justice pour les riches » L’ex-épouse de l’homme d’affaires, Denise Rich, a offert plus d’un million de dollars au parti démocrate et fait un don de 450 000 dollars pour la fondation chargée de la gestion de cette bibliothèque. Mais M. Podesta, Mme Nolan ainsi que le conseiller personnel du président Bruce Lindsey ont catégoriquement écarté tout «marchandage» autour de la grâce de M. Rich, également suspecté de ventes d’armes illégales. «Je ne pense pas qu’il y ait eu irrégularité» de la part du président Clinton, a déclaré M. Podesta. Un autre témoin, Beth Dozoretz, ancienne responsable au parti démocrate chargée des collectes de fonds, a pour sa part refusé de témoigner devant la commission, en invoquant son droit constitutionnel à ne pas le faire, ce qui a suscité l’ire de certains élus républicains. M. Clinton a gracié au total 140 personnes et commué les condamnations de 36 autres avant de quitter la Maison-Blanche, le 20 janvier. M. Podesta a précisé que l’ex-Premier ministre israélien Ehud Barak et son ministre israélien des Affaires étrangères Shlomo Ben Ami ont œuvré pour la grâce de M. Riche, par l’intermédiaire du roi d’Espagne Juan Carlos. Les trois conseillers de M. Clinton ont indiqué qu’ils pensaient que l’affaire de la grâce de Rich était close, après une première discussion le 16 janvier au cours de laquelle ils s’y étaient opposés. Mais «l’appel téléphonique de M. Barak (le 19 janvier) a été significatif», a indiqué Beth Nolan. De vifs échanges entre représentants démocrates et républicains ont émaillé l’audition. Le démocrate Henry Waxman a ainsi dénoncé «l’indignation sélective» des républicains, ainsi que leur «obsession» avec Bill Clinton. Il a toutefois parlé d’un «chaos indescriptible» à la Maison-Blanche dans les derniers jours de la présidence de Clinton et dénoncé une «absence de réflexion honteuse» de la part du président qui a fait preuve, selon lui, d’un «bien mauvais jugement» en pardonnant le fugitif Rich. Quant au président de la commission, le républicain Dan Burton, il a estimé que cette affaire avait laissé l’impression qu’il existait une «justice pour les riches et les puissants et une autre pour tous les autres».
Trois anciens hauts responsables de la Maison-Blanche ont affirmé à l’unisson au Congrès s’être opposés à la grâce controversée accordée par l’ancien président Bill Clinton à l’homme d’affaires en fuite Marc Rich, tout en assurant qu’il n’avait enfreint aucune loi. Cités à comparaître devant la commission des affaires gouvernementales de la Chambre des représentants,...