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Actualités - CHRONOLOGIES

Un procès unique au monde

Le procès des deux Libyens aura été unique : pour la première fois au monde, la justice d’un pays s’est exercée dans un autre. Le 3 mai 2000, lors de l’ouverture du procès, tous les protagonistes étaient conscients de vivre un moment historique en termes de droit international. En effet, pour juger Abdel Basset Ali el-Megrahi et al-Amine Khalifa Fhimah, la justice écossaise s’est transportée à Camp Zeist, près d’Utrecht. Cette ancienne base de l’US Air Force, perdue au milieu des bois, est devenue un petit bout d’Écosse. Même les allées ont été baptisées de noms rappelant la province britannique. Dans la prison de haute sécurité, un ancien gymnase, où sont détenus les deux suspects libyens, dans le tribunal flambant neuf, les gardiens, portiers et autres greffiers sont écossais. En avril 1999, au terme de plusieurs années de négociations et d’isolement diplomatique pour la Libye, Londres, Washington et Tripoli ont finalement adopté ce compromis : juger Abdel Basset Ali el-Megrahi et al-Amine Khalifa Fhimah dans un pays neutre, mais sous le régime juridique écossais. Ce détail a une importance particulière dans la mesure où la justice écossaise, distincte de l’anglaise, est «a priori» plus favorable à la défense. Celle-ci a pour unique tâche d’instiller «un doute raisonnable» dans l’esprit des jurés. Dans ce cas précis, en raison de la sensibilité du dossier, les 15 jurés ont été remplacés par trois juges (plus un suppléant). Apporter la preuve formelle d’un crime est entièrement du ressort de l’accusation. «Beaucoup de gens font l’erreur de tirer des conclusions parce que la défense n’a appelé à la barre que trois témoins au cours du procès», contre 228 pour l’accusation, a expliqué Clare Connelly, juriste de l’université de Glasgow (Écosse). «Mais la défense a tenté pendant toute la longueur du procès de soulever un doute raisonnable, notamment lors des contre-interrogatoires». Les accusés, qui plaident non coupables, n’ont pas témoigné. Le droit écossais leur accordait le droit au silence.
Le procès des deux Libyens aura été unique : pour la première fois au monde, la justice d’un pays s’est exercée dans un autre. Le 3 mai 2000, lors de l’ouverture du procès, tous les protagonistes étaient conscients de vivre un moment historique en termes de droit international. En effet, pour juger Abdel Basset Ali el-Megrahi et al-Amine Khalifa Fhimah, la justice écossaise s’est...