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Actualités - ANALYSES

La moindre provocation peut mettre le feu aux poudres - Le spectre d’un come-back des fedayine plane sur le Sud

Les dirigeants de la présente République accordent rarement leurs violons. Mais, heureusement, l’unité de position concernant le Sud ne s’est jamais démentie. Et vient de se confirmer par le refus unanime de toute action militaire palestinienne à partir du territoire libanais. Le représentant local de l’OLP, M. Sultan Aboul-Aynein, se déclare sur la même longueur d’onde que les autorités libanaises. Il affirme que des opérations de fedayine, visant à ouvrir un deuxième front à partir du Liban, seraient plus préjudiciables que profitables à la cause de l’intifada palestinienne dans les territoires occupés. Mais, il y a justement un gros «mais» : le véritable patron de Aïn el-Héloué, principal camp de réfugiés au Sud, M. Mounir Maqdah, prend pour sa part l’exact contrepied du délégué officiel d’Abou Ammar. Bien qu’appartenant au Fateh, dont il commande la milice dans le camp, M. Maqdah déclare en effet que «l’occupant israélien n’aura jamais l’esprit tranquille et ne pourra jamais jouir de la sécurité tant qu’il subsistera ici un réfugié» pour le combattre. Il affirme que l’opération dans laquelle deux Palestiniens ont été tués «s’est lancée à partir des hameaux de Chebaa, zone occupée». Une précision que le Hezbollah conteste, un peu paradoxalement. Car pour arrondir les angles et pour souligner qu’il s’agissait là d’une «agression israélienne» contre le territoire libanais, le parti indique, par la bouche de cheikh Naïm Kassem, que les deux Palestiniens n’ont pas été abattus dans la région de Chebaa. Le secrétaire général adjoint du Hezb, interrogé sur la position de cette formation par rapport à une reprise des actions palestiniennes à partir du territoire libanais, a répondu en substance que la question ne se pose pas en pratique. Se référant aux données dont le Hezb disposerait, cheikh Naïm Kassem indique que les Palestiniens n’ont pas adopté l’option de telles opérations. Il ajoute que s’ils devaient le faire, ils devraient dialoguer d’abord avec les parties libanaises. Il souligne qu’il ne faut pas monter en épingle l’opération en question, mais laisse donc entendre que les Libanais n’ont pas été préalablement consultés à son propos. On doit également relever que le Front populaire-Commandement général n’a pas hésité à revendiquer l’opération. Et on ne peut s’empêcher de noter qu’Israël a tout de suite saisi la balle au bond, pour faire état de ses «craintes» concernant la réouverture du front du Liban-Sud. Et pour s’alarmer de l’extension du Hezbollah au sein des territoires palestiniens, comme de son acquisition de missiles à plus longue portée que les katiouchas. Sur ce point précis, cheikh Naïm Kassem dit que le Hezb ne va évidemment pas abattre ses cartes et révéler s’il dispose ou non d’un armement nouveau. Ajoutant qu’en tout état de cause, depuis la libération, ses katiouchas portent naturellement plus loin en profondeur, puisqu’elles peuvent être tirées de bien plus près de la Galilée qu’auparavant. Toujours est-il que l’opération palestinienne avait été précédée d’un test déterminé : brusquement un jour, une position de mortier tenue par une partie non officiellement identifiée avait fait son apparition à proximité de la zone de Chebaa. L’on a parlé à ce propos d’«éléments irresponsables», c’est-à-dire incontrôlés. Ce qui n’empêche que le résultat obtenu par ces incidents successifs est qu’Israël se voit offrir sur un plateau d’argent un prétexte pouvant justifier, aux yeux de la communauté internationale, une nouvelle agression contre le Liban. Dès lors on revient à la question qui nous a valu le début d’effacement de la Finul : qui donc est responsable du Sud ? Comment des actions peuvent-elles s’y produire à l’insu des autorités libanaises, comme de la Syrie ou de la Résistance locale ? Le président Nabih Berry, pôle sudiste par excellence, se dit navré de constater qu’aujourd’hui dans le Sud libéré «les gens sont moins nombreux que du temps de l’occupation». Parce qu’ils fuient. Pour des raisons socio-économiques autant qu’à cause de l’insécurité. M. Berry invite donc le gouvernement à faire un effort, notamment par le biais de son administration. Mais, bien évidemment, il ne parle pas d’un déploiement de l’armée, sujet toujours tabou pour le Liban officiel qui coordonne avec les décideurs. Or la pression devient de plus en plus forte sur ce plan, surtout avec le danger Sharon qui se profile à l’horizon.
Les dirigeants de la présente République accordent rarement leurs violons. Mais, heureusement, l’unité de position concernant le Sud ne s’est jamais démentie. Et vient de se confirmer par le refus unanime de toute action militaire palestinienne à partir du territoire libanais. Le représentant local de l’OLP, M. Sultan Aboul-Aynein, se déclare sur la même longueur d’onde...