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Actualités - CHRONOLOGIES

LIBAN-SUD - Beyrouth accueille favorablement, mais avec des réserves, la résolution de l’Onu - Le Conseil de sécurité vote une réduction de la Finul, qui rempilera pour six mois -

Le Conseil de sécurité de l’Onu a voté hier à l’unanimité une résolution réduisant de 5 800 à 4 500 le nombre de soldats onusiens déployés au Liban-Sud, à la frontière avec Israël. La résolution, présentée par la France, décide également de prolonger de six mois le mandat de la Force intérimaire des Nations unies au Liban-Sud (Finul) – présente au Liban depuis 1978, et ce pour une nouvelle période de six mois, jusqu’au 31 juillet 2001. Et le Liban, tout en émettant quelques réserves, a accueilli plutôt favorablement la résolution onusienne. Le Conseil de sécurité suit ainsi la recommandation du secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, de ramener dans un premier temps les effectifs de la Finul à 4 500, c’est-à-dire au chiffre d’avant le retrait israélien du 24 mai dernier. Les troupes de la Finul sont fournies par dix pays (Fidji, Finlande, France, Ghana, Inde, Irlande, Italie, Népal, Pologne, Ukraine) et sont assistées par un groupe de 51 observateurs militaires. Les Nations unies estiment que depuis le retrait israélien, la force de l’Onu a accompli l’essentiel de son mandat et ne veut pas assumer les tâches de sécurité qui, selon elle, incombent à l’État libanais. Dans un rapport au Conseil de sécurité, la semaine dernière, Kofi Annan avait réitéré instamment son appel au gouvernement libanais pour qu’il déploie ses forces de sécurité jusqu’à la frontière, ce que ce dernier refuse de faire dans une zone contrôlée par le Hezbollah. La représentante adjointe américaine, Nancy Soderberg, a déclaré que les États-Unis «restaient préoccupés par la tension le long de la frontière» libano-israélienne. Le Liban affirme en effet que le retrait israélien n’est pas total car l’État hébreu occupe toujours le secteur contesté des fermes de Chebaa, là où le Hezbollah avait enlevé, le 7 octobre dernier, trois soldats israéliens. Et au-delà de cette première réduction à 4 500 soldats, M. Annan avait proposé dans son rapport de transformer à terme la force de maintien de la paix en une simple mission d’observateurs, qui serait réduite à 1 500 hommes. La résolution demande ainsi au secrétaire général de soumettre d’ici au 30 avril un rapport détaillé au Conseil de sécurité sur une reconfiguration de la Finul et propose que le Conseil revoie la situation au début du mois de mai. La position libanaise Des sources proches du palais Bustros ont accueilli favorablement le vote du Conseil de sécurité, estimant qu’avec cette décision, des avancées positives avaient été réalisées. Que le mandat de la Finul ait été prolongé selon le souhait de Beyrouth, c’est-à-dire de 6 mois et sans modifications ou que le Conseil de sécurité ait salué, avec des réserves, la présence des éléments de la force mixte dans l’ancienne zone occupée font partie de ces points positifs. Tout comme l’assurance que les concertations avec Beyrouth allaient être poursuivies et que le dossier des mines restait d’actualité. Il est à noter, parmi les points réellement positifs, que c’est la première fois depuis 22 ans que le Conseil de sécurité entérine une décision concernant le Liban-Sud, et ce malgré le fait qu’aucune allusion n’ait été faite au refus israélien de livrer une quelconque cartographie des mines que l’État hébreu a laissées derrière lui. «Cette prolongation n’est ni ordinaire ni routinière, parce qu’elle comporte en elle, d’une part, de nombreux éléments implicites ou occultes avec lesquels le Liban est en désaccord (ses réserves quant à la ligne bleue, sa revendication sur les fermes de Chebaa, les 19 prisonniers libanais toujours en Israël et l’aide des pays donateurs – deux dossiers qu’il faut, selon Beyrouth, réactiver) et de l’autre, des demandes sérieuses adressées au gouvernement», estime-t-on du côté du ministère des Affaires étrangères. Ces demandes, dans leur ensemble, ont trait à l’état un peu bancal de la sécurité dans l’ancienne zone. Le Conseil de sécurité a ainsi émis des réserves concernant le nombre limité de la force mixte et son «manque d’efficacité» ; il a également critiqué indirectement le peu d’intérêt accordé à la sécurité des hommes de la Finul. «Kofi Annan a explicitement désigné des éléments libanais ayant, à plusieurs reprises, fait obstacle au bon déroulement des missions de la force internationale», rapporte notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane. La Finul n’est pas éternelle... «Le Liban, à la lecture de cette décision, commence à se faire à l’idée que la Finul n’est pas éternelle et qu’il lui faudra ne plus compter que sur lui-même. Il faudra ainsi que le Liban s’apprête à mettre sur pied des mesures de sécurité efficaces», rapportent les sources précitées. Ces dernières ont mis l’accent sur le fait que la résolution du Conseil de l’Onu – contrairement à Kofi Annan – n’a fait aucun lien explicite entre la réduction ou la reconfiguration de la Finul et la situation au Proche-Orient, soulignant qu’elle s’était contentée d’insister sur l’importance d’arriver à «une paix juste, globale et durable» dans la région.
Le Conseil de sécurité de l’Onu a voté hier à l’unanimité une résolution réduisant de 5 800 à 4 500 le nombre de soldats onusiens déployés au Liban-Sud, à la frontière avec Israël. La résolution, présentée par la France, décide également de prolonger de six mois le mandat de la Force intérimaire des Nations unies au Liban-Sud (Finul) – présente au Liban depuis...