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Actualités - REPORTAGES

ÉDUCATION - Construction d’établissements scolaires, informatisation du secteur, redistribution du corps enseignant… - Un projet musclé du CRDP pour réhabiliter l’école publique

Développement, amélioration et réhabilitation de l’école publique sont au centre du «Projet d’éducation générale» soumis par le Centre de recherche et de développement pédagogiques au ministère de l’Éducation. Un projet de grande envergure, étalé sur cinq ans, financé par la Banque mondiale et appuyé par le gouvernement français, qui a pour objectif de donner à tous les élèves les mêmes chances d’accéder à l’éducation. Au programme, la construction d’écoles, l’agrandissement ou le réaménagement d’établissements scolaires, mais aussi le remaniement en profondeur du secteur éducatif public selon les nouvelles technologies informatiques. Au CRDP, qui a pour mission de gérer et d’exécuter le projet, Roland Tamer en brosse les grandes lignes à L’Orient-Le Jour. Couvrir tout ce qui a trait aux structures éducationnelles publiques, sans toucher au contenu des programmes, ni à leur fond, tel est le programme du projet d’éducation générale, explique le directeur du projet. Résultant d’un travail d’équipe regroupant le ministère de l’Éducation, le CRDP, le Conseil pour le développement et la reconstruction (CDR), et l’Inspection pédagogique, ce projet a été élaboré par des experts nationaux et internationaux, en étroite collaboration avec les institutions éducatives publiques du pays, à partir d’une étude de trois ans sur le terrain. Étude qui a permis d’élaborer les thèmes du projet, d’en déterminer les composantes, les objectifs, ainsi que les modalités d’exécution. La construction et l’extension d’au moins une vingtaine d’écoles publiques constitueront l’aspect le plus important du projet. Quant au choix des régions pour la construction de ces établissements scolaires, il ne se fera pas de manière arbitraire, mais sera entrepris à partir d’études approfondies, selon les priorités et les besoins de chaque région, tout en tenant compte des contraintes environnementales. Actuellement, la première phase de l’étude, qui en compte deux, a été soumise au ministère de l’Éducation et attend son approbation, qui ne devrait pas tarder, précise M. Tamer. Et d’ajouter que la supervision des travaux sera assurée par le CDR. Ce projet de construction d’écoles n’a cependant pas la possibilité de couvrir les besoins de tout le pays, regrette M. Tamer, mais de nombreuses associations qui œuvrent sur le terrain mettent en place des projets éducatifs dans les régions défavorisées et coordonnent leur action avec le ministère de l’Éducation et le CDR, pour parer au plus urgent. Information et informatisation Quant au système d’information permettant la gestion quotidienne de l’éducation et la prise des décisions stratégiques, il sera entièrement remanié. «Car il est primordial d’élaborer, de mettre en place et de déployer un système d’information qui relie toutes les institutions du secteur de l’éducation», explique Roland Tamer. La première phase consiste à étudier la circulation de l’information, qui se fait manuellement à l’heure actuelle, et la seconde à équiper chaque institution d’un réseau informatique, dans le but de relier toutes les institutions entre elles par un réseau interne, pour une circulation rapide et efficace de l’information. «La réalisation de cet objectif est possible, même si elle est longue et difficile, ajoute le directeur du projet, car le système éducatif du pays n’est pas préparé à un tel système». L’informatisation des écoles et la mise en place d’outils de nouvelles technologies dans les classes figurent aussi parmi les priorités du «projet d’éducation générale». Car l’objectif est non seulement d’enseigner l’informatique aux élèves, mais aussi d’apporter une assistance à l’enseignant. Un projet pilote sera bientôt mis en train, qui déterminera la faisabilité du projet. La restructuration du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, en fonction de la nouvelle stratégie de gestion de l’éducation, sera, elle aussi, à l’ordre du jour. Une bonne gestion au quotidien qui devrait réduire les dépenses et fournir une meilleure qualité de service à la population libanaise, dans le secteur éducatif. Aussi, permettra-t-elle de réduire le temps d’attente pour l’obtention de dossiers ou de validation de documents, d’assurer la liaison entre le ministère et les directions régionales, mais aussi la liaison entre les directions régionales et les écoles, explique M. Tamer. Une restructuration qui implique de plus la rationalisation du financement sectoriel, c’est-à-dire l’analyse des dépenses de l’éducation par secteurs, public, privé et conventionné, afin de permettre une meilleure gestion du financement de chaque secteur. Une restructuration qui renforcera par la même occasion l’inspection et le conseil pédagogique. Redistribuer et former le corps enseignant Quant au corps enseignant, le projet prévoit de le redistribuer dans les établissements et les régions selon les besoins. Car certaines régions ont un surplus d’enseignants alors que d’autres n’en ont pas assez. Il vise aussi à leur assurer une formation qui va de pair avec ces besoins. Dans cette optique, le projet met en place, avec la collaboration active du gouvernement français et notamment du bureau culturel de l’ambassade de France, un système de formation continue, de remise à niveau et d’autoformation, basé sur les nouvelles technologies, pour permettre aux enseignants d’avoir un accès permanent à l’information et à la formation, mais aussi d’appliquer les nouvelles méthodes d’enseignement préconisées par la réforme éducative. Quant à l’élaboration et la gestion des examens officiels, elles seront entreprises selon une méthodologie utilisant les nouvelles technologies, à la manière des pays européens et de certains pays arabes, explique M. Tamer. De plus, le projet envisage de remettre à niveau le système d’évaluation, qui est un des grands atouts de l’éducation, car il est la base de toute stratégie qui doit être entreprise pour corriger ou réorienter le système éducatif. Et d’ajouter qu’il est important d’évaluer l’élève pour pouvoir l’orienter, d’évaluer l’enseignant pour pouvoir le conseiller, d’évaluer l’établissement pour l’améliorer et d’évaluer la vie scolaire pour en modifier les méthodes d’enseignement. Le «Projet d’éducation générale», un projet qui semble irréprochable et qui propulserait l’école publique à de meilleurs niveaux, si toutefois il recevait l’aval du ministre de l’Éducation. Car le temps presse, vu le nombre sans cesse grandissant d’élèves qui affluent sur les bancs d’une école publique qui ne répond pas encore à tous les besoins.
Développement, amélioration et réhabilitation de l’école publique sont au centre du «Projet d’éducation générale» soumis par le Centre de recherche et de développement pédagogiques au ministère de l’Éducation. Un projet de grande envergure, étalé sur cinq ans, financé par la Banque mondiale et appuyé par le gouvernement français, qui a pour objectif de donner à...