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Actualités - BOOK REVIEWS

VIENT DE PARAITRE - Chronique d’un poète-journaliste

On le connaît fin lettré et surtout émérite critique. On retrouve aujourd’hui, c’est-à-dire six ans plus tard, ses écrits publiés en 1994-95 au «Nahar». Écrits restés d’une étonnante actualité en ce siècle qui court à une vitesse incroyable, d’une délicieuse vitalité et bien entendu défiant avec une malicieuse ironie le temps et les rides. Plus d’une centaine d’articles de Chawki Abi Chakra édités en gros pavé intitulé Saeq al ams yanzel min al-arabat – (364 pages – Dar Nelson) qui se traduit par «Le passager d’autrefois descend de la voiture». Élégante formule peut-être pour parler du détachement, de la distance, d’une certaine indifférence, de ce qu’on quitte en toute quiétude mais en faisant un bilan qu’on voudrait objectif… «Passager» de la vie, de notre éphèmère parcours et «voiture» qui nous conduit en toutes directions confondues, la métaphore littéraire pour les propos épars du poète est bien perceptible. Mais avec Chawki Abi Chakra, et tout homme de lettres qui se respecte, il n’y a pas de littérature innocente ! Tous les thèmes sont abordés avec un égal bonheur. Tout passe au regard – bistouri et scrutateur d’un «la Bruyère» oriental au commentaire acerbe et au mot virulent, pertinent mais avec un sens constructif, relevant les travers d’une société qui n’a pas fini de nous étonner par ses tares et parfois par sa candide générosité… Sans oublier ce célèbre sens de la formule qui a fait la gloire, la fortune littéraire et la griffe de Chawki Abi Chakra, poète inspiré qui n’est jamais en manque de mots d’une langue arabe souple, acerbe, châtiée et bien vivante. Textes courts et percutants pour raconter la vie et ses «actants», les situations les plus banales comme les événements marquants. De la littérature (amour des mots et pouvoir des idées) jusqu’aux battements du cœur et de ses dérives en passant par méditations et réflexions tous azimuts, Chawki Abi Chakra s’érige ici en un chroniqueur inspiré du quotidien. Un livre à lire doucement comme on savoure une liqueur très sucrée, légèrement corsée et parfumée…
On le connaît fin lettré et surtout émérite critique. On retrouve aujourd’hui, c’est-à-dire six ans plus tard, ses écrits publiés en 1994-95 au «Nahar». Écrits restés d’une étonnante actualité en ce siècle qui court à une vitesse incroyable, d’une délicieuse vitalité et bien entendu défiant avec une malicieuse ironie le temps et les rides. Plus d’une...