Actualités - CHRONOLOGIE
Le difficile défi de la formation d'une police Kosovare
le 28 juillet 1999 à 00h00
À quelques mètres du quartier général de la police de l’Onu à Pristina, des centaines de candidats font la queue : la police kosovare est en cours de formation. Un processus «long et difficile», reconnaît le patron de l’Unip, Sven Frederiksen. Au total, la police kosovare devrait compter 4 à 5 000 hommes, soit un policier pour 500 habitants. Leur formation, sur 33 semaines, sera prise en charge par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui doit ouvrir fin août une académie de police à Vucitrn, au nord de Pristina. À ce jour, 10 000 formulaires de candidatures ont été distribués et 10 000 autres le seront cette semaine. Parmi les candidats, d’anciens policiers albanais, des combattants désarmés de l’Armée de libération du Kosovo (UCK) – 4 500 formulaires leur ont été distribués –, mais très peu de Serbes. Sur les 2 000 formulaires examinés par l’Unip, seule une centaine a été remplie par des Serbes. L’Unip assure pourtant «tout faire pour encourager les groupes minoritaires», y compris des tournées dans les villages. Pour l’instant, précise M. Frederiksen, «aucun quota n’a été fixé». «Ce doit être une décision politique» car «les chiffres seront différents selon que l’on se base sur la population de 1991, 1995 ou 1999». Ilaz Rexhepi a 51 ans. Ancien policier, il a exercé pendant 22 ans avant d’«être viré par les Serbes». Il assure qu’il n’aura «aucun problème à travailler avec des collègues serbes, à condition qu’ils n’aient pas de sang sur les mains». À ses côtés, plusieurs hommes opinent. Beaucoup sont d’anciens policiers, certains sortent de leur poche des photos où on les voit en uniforme, ou leur ancienne carte de police. Plus loin dans la file, Fidane, 20 ans, et son amie Teuta, 24 ans. Pour elles, «pas question de travailler avec des Serbes», encore moins de les défendre en cas de besoin. «Il n’y a pas de Serbes innocents. Parmi les Albanais, il y avait aussi des innocents, ils sont morts», lance Fidane. À l’Unip, on affirme avoir pris toutes les précautions pour garantir une «police multiethnique, démocratique et respectueuse des droits de l’homme».
À quelques mètres du quartier général de la police de l’Onu à Pristina, des centaines de candidats font la queue : la police kosovare est en cours de formation. Un processus «long et difficile», reconnaît le patron de l’Unip, Sven Frederiksen. Au total, la police kosovare devrait compter 4 à 5 000 hommes, soit un policier pour 500 habitants. Leur formation, sur 33 semaines, sera prise en charge par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui doit ouvrir fin août une académie de police à Vucitrn, au nord de Pristina. À ce jour, 10 000 formulaires de candidatures ont été distribués et 10 000 autres le seront cette semaine. Parmi les candidats, d’anciens policiers albanais, des combattants désarmés de l’Armée de libération du Kosovo (UCK) – 4 500 formulaires leur ont été...