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Actualités - OPINION

Arrêt sur image Le point de non-retour

L’horreur absolue! Je suis là, assis devant ma machine à écrire – personne ne m’a encore offert d’ordinateur – comme les personnages de la pièce de Shisgal ou de Cocteau – appréciez les références théâtrales – et je tape, je tape. Mais malgré toute l’énergie dépensée (je suis de tempérament généreux même si je n’ai pas toujours les moyens de l’être), ma feuille reste obstinément aussi blanche que le vêtement d’une vestale – appréciez la référence à l’Antiquité. Pas un mot. Pas un point. Pas la moindre virgule. C’est alors que je me réveille trempé de sueur, tout angoissé à la pensée que je ne tiens pas le moindre édito à votre intention. Autrement dit la honte totale, le renvoi et l’exil. Ce n’était qu’un cauchemar. Mais à bien y penser, le cauchemar risque de devenir réalité. Car il y a des semaines où je me demande de quoi je vais vous parler dans les rubriques attenantes. Pas le moindre long métrage valable, des documentaires de plus en plus rares et des variétés qui n’en sont pas. Par contre du sport, il y en a, en veux-tu en voilà! Mais comment voulez-vous que je puisse à l’avance vous dire qui va remporter les 24 heures du Mans? Idem pour le tennis, le football et le basket-ball, national ou pas. Cela se limiterait à la liste des joueurs sur le terrain, et encore... Et puis des jeux! À moins de vous raconter la vie privée de Serge ou de Milia, de quoi voulez-vous que je fasse la promotion? De sitcoms, qui se ressemblent tous ou de feuilletons qui n’en finissent plus. On achève bien bien les chevaux, disait Horace Mc Coy; appréciez, par pitié, la référence littéraire! On n’a achevé que Maguy, qui faisait ma joie et Marcel, qui ne la faisait pas! Il reste toujours Ricardo (de) Karam – depuis qu’il interviewe les noblesses, il a bien droit à la particule –. Mais tout ce beau monde qui faisait – ou fait encore – des talk-shows se garde bien de dévoiler le contenu de leur émission. Sinon, qui les regarderait? Vous allez voir: le jour va venir où je n’aurai plus rien à vous dire. Et comme le chantait Jean Sablon – appréciez mes connaissances musicales – «Je tire ma révérence et m’en vais au hasard...» À la revoyure! P.S. «Point Blank» (le point de non-retour) avec Lee Marvin. Un film de John Boorman.
L’horreur absolue! Je suis là, assis devant ma machine à écrire – personne ne m’a encore offert d’ordinateur – comme les personnages de la pièce de Shisgal ou de Cocteau – appréciez les références théâtrales – et je tape, je tape. Mais malgré toute l’énergie dépensée (je suis de tempérament généreux même si je n’ai pas toujours les moyens de l’être), ma...