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CONCERT Duo Cantalia à l'Assembly Hall
Par DAVIDIAN Edgar, le 03 juillet 1999 à 00h00
On dit que le son des harpes c’est le langage des anges… Il y a peut-être du vrai dans ces accords si «paradisiaques» ou «séraphiques» quand on songe que l’Olympe et ses jardins embaumés ont résonné de ces accents «éoliens»… Pour les mélomanes férus de sonorités délicates et rares, voilà le duo Cantalia (Julia Cunningham et Alessandra Magrini) où les cordes des harpes entretiennent un discours des plus soyeux et des plus enchanteurs. Présenté à l’Assembly Hall (AUB) par l’ambassade du Canada au Liban et Les jeunesses musicales, ce duo a déployé, dans un programme riche et éclectique, des mélodies bien chantantes et d’une extrême douceur… Sans oublier toutefois les reflets des intermittences du cœur. Au menu, des oeuvres de J.S. Bach, Pachabel, Demar, Cesar Franck, Massenet et Lara. De même que des airs folkloriques de l’Irlande, du Canada et du Liban ! Tout cela étant bien entendu des transcriptions pour cet instrument aux sonorités rivalisant avec les cascades des sources… Délicate comme des gouttes de pluie sur les vitres est cette première œuvre de J.S. Bach égrénée à une cadence mesurée. Les battements du coeur sont-ils si fidèles ainsi que le souligne le titre (My Heart ever Faithful) de cette narration du Kantor où le sens du divin n’est guère absent ? Harmonieuse, sereine, d’une douce gravité est cette lumineuse méditation du «Konzertmeister»… Pachabel, qui fut le maître et l’initiateur à la musique de tous les «Bach», prend le relais avec un «Canon en ré min». Ecriture superposant clairement ses lignes dans un contrepoint dépouillé et riche mais où ne manque guère un admirable esprit d’invention. Du baroque on passe aux froufrous d’une époque bien plus frivole que cette austère Renaissance. Une variation de J. Demar sur l’air si délicieusement rythmé Di tanti palpit de Rossini. Monde sonore, frais, gai, enjoué où la musique est comme le rire retentissant et perlé d’une mondaine à la coquetterie profonde… Avec Rossini, et surtout ce palpitant di tanti palpiti, à travers les volutes des phrases virevoltantes, on retrouve la verve et la bonne humeur de celui qui donna au bel canto ses véritables premières lettres de noblesse. Avec les chromatismes liquescents des harpes aux cordes dextrement pincées, la musique même de Rossini a des scintillements neufs… Changement de cap et d’atmosphère avec le prélude, fugue et variations de César Franck. Feux d’artifice pour des notes aussi claires et limpides qu’une eau de vie… Sinueuse, brillante, vibrante telle est la phrase cyclique toujours pimpante de cet organiste qui séduisit toute l’Europe avec ses célèbres expressions musicales en rosace. Sonorité pleine, chaleureuse, une musique d’une incroyable capacité à communiquer. À ceci s’ajoutent des notes tous azimuts d’un floklore puisé à plus d’un horizon… Mélancoliques et graves sont ces gerbes venues de l’Irlande, couvertes de flocons de neige et du frimas du Canada ces ritournelles respirant le Grand Nord, indolentes, vives, ensoleillées, enrobées du parfum de notre terroir ces grappes à l’éclat oriental (arrangements de Toufic Succar). Esprit français pour passion aragonaise avec Massenet. Et pour conclure, toujours dans le monde sonore ibérique, Granada de Lara. Lyrisme flamboyant et impétueuses envolées pour un instrument voué au raffinement et surtout aux murmures des anges et du vent. Joli et curieux contraste qui laisse l’auditeur comme pris dans les filets d’un songe dont il ne peut plus se soustraire jusqu’au dernier accord. Pur bonheur d’un concert fait de grâce où même les passions les plus véhémentes se transforment en une tendresse exquise…
On dit que le son des harpes c’est le langage des anges… Il y a peut-être du vrai dans ces accords si «paradisiaques» ou «séraphiques» quand on songe que l’Olympe et ses jardins embaumés ont résonné de ces accents «éoliens»… Pour les mélomanes férus de sonorités délicates et rares, voilà le duo Cantalia (Julia Cunningham et Alessandra Magrini) où les cordes des harpes...
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