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Parcours d'un jeune combattant du cinéma
le 03 juillet 1999 à 00h00
Même s’il affirme être très démotivé après le coup de la censure, Hady Zaccak, 25 ans, semble avoir encore de l’énergie à en revendre. Depuis qu’il a décroché son diplôme de l’Iesav en 1997, il n’a pas chômé. Outre la participation à une dizaine de documentaires, courts métrages ou films publicitaires, il enseigne l’histoire du cinéma libanais à l’Iesav et à l’Institut technique pour l’audiovisuel (Sin el-Fil). Il est également l’auteur d’un ouvrage de référence sur «le cinéma libanais». Parmi les films dont il signe la réalisation, relevons, notamment, L’USJ au fil des ans, documentaire de 25 minutes projeté lors des assises de l’Aupelf-Uref qui se sont tenues à Beyrouth au printemps 1998. Après avoir travaillé en 1995 sur un documentaire sur le cinéma libanais des années cinquante, «je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas de cinéma mais des cinéastes. Et j’ai décidé de retracer l’itinéraire du cinéma au Liban de1929 à nos jours». Ce travail de recherche aboutit deux années plus tard à la publication de Cinéma libanais, avec en sous-titre Itinéraire d’un cinéma vers l’inconnu. Hady Zaccak y publie de nombreux documents et interviews qu’il a rassemblés. «L’ouvrage a surtout été vendu à Paris», indique Hady Zaccak. «Cela m’a énormément attristé. Toutes ces expériences, toutes ces fins tragiques et ici tout le monde n’en a rien à faire !». Sa réaction ? Wa intafaa Misbâh (M. Lumière s’est éteint), «un film enquête sur un réalisateur mort dans un mini-État dirigé par un dictateur», raconte-t-il. Ce court-métrage, tourné en 1997, constituera son projet de diplôme. Appartenant à la génération de la guerre, Hady Zaccak commence à se poser des questions, à réfléchir à Beyrouth et à la guerre en 1989. «J’ai commencé à écrire des bribes d’histoire. J’ai surtout découvert qu’à chaque fois qu’on croit à quelque chose, on se rend compte, tôt ou tard, que ça n’est qu’illusion, mensonge». Il choisit donc le cinéma comme moyen de poser les nombreuses questions qui le taraudent. Quant aux réponses, il ne cherche à les trouver dans aucun parti ou idéologie. Côté 7e art, Hady Zaccak dit aimer particulièrement «les films d’Alfred Hitchcock, c’est mon premier maître. Il y a également Orson Welles. Mon film de diplôme était d’ailleurs en noir et blanc». Quant au cinéma plus contemporain, «ma préférence va à Tim Burton, c’est un ensorceleur». Ce qu’il aime chez ces artistes, «c’est qu’ils créent un monde à eux. Leurs films portent leur empreinte. On les identifie au premier coup d’œil». Hady Zaccak dit «aimer jouer avec la réalité, ne pas la représenter telle qu’elle est mais modifiée par mon regard». Des perspectives d’avenir ? «À l’horizon ne se pointe que mon service militaire que je dois effectuer à partir de janvier 2000», indique le réalisateur. «C’est encore une des réalités qui me révolte dans notre pays».
Même s’il affirme être très démotivé après le coup de la censure, Hady Zaccak, 25 ans, semble avoir encore de l’énergie à en revendre. Depuis qu’il a décroché son diplôme de l’Iesav en 1997, il n’a pas chômé. Outre la participation à une dizaine de documentaires, courts métrages ou films publicitaires, il enseigne l’histoire du cinéma libanais à l’Iesav et à...
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