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Actualités - REPORTAGES

Un secteur mal connu

Avec l’arrivée de l’été, nos habitudes alimentaires se modifient. Manger de la glace devient un besoin qui permet de supporter les journées de grande chaleur. Pourtant, savoir quelle glace manger n’est pas un choix aussi évident qu’on le penserait. Comment se décider devant une multitude de marques, de saveurs et d’ingrédients ? La consommation de la glace s’est-elle vraiment intégrée à notre vie quotidienne ou ne demeure-t-elle rien qu’un délice d’été? Le système économique libanais libéral, ouvert aux différents marchés mondiaux, a toujours été perçu comme une source de danger pour l’épanouissement d’une industrie nationale capable de s’affirmer localement. La présence massive de produits importés contribue, selon certains, à entraver l’évolution d’une production moderne. Il existe pourtant un secteur où la production nationale se taille la part du lion. Avantage pour la glace locale En effet, au niveau du marché de la glace, la présence des produits étrangers reste très restreinte au Liban. Samih Beaïni, PDG et directeur des ventes et de la promotion au Moyen-Orient de Pillsbury-Liban, affirme: «Les glaces importées ne constituent que 25% de la totalité du marché libanais contre 75% pour toutes les marques de glaces locales. Les principales firmes de glaces étrangères présentes au Liban sont au nombre de six, ce sont elles qui se disputent le marché». De plus, ce pourcentage, qui paraît déjà avantageux, ne couvre pas la totalité des glaces vendues sur le territoire national. En effet, Samih Beaïni précise: «Ce chiffre ne concerne que les glaces fabriquées industriellement, il ne tient pas compte des glaces orientales vendues par kilo et qui sont difficilement évaluées. Par ailleurs, il faut savoir que cette statistique est basée sur le volume des produits vendus et non sur leurs prix. Si ce dernier critère était choisi, la part du marché des glaces importées, plus chères que les glaces locales, serait alors beaucoup plus importante». Un marché à exploiter Le fait de produire en grandes quantités n’implique cependant pas nécessairement que ce secteur soit suffisamment développé. Samih Beaïni estime que «la production locale de glaces a besoin d’être rénovée. Un Libanais mange dix fois moins de glaces qu’un Américain. Cet écart est lié au mode de consommation. Au Liban, en effet, on ne mange des glaces que durant les mois où la température est élevée et plus précisément entre mai et septembre, soit uniquement pendant cinq mois de l’année. En outre, la conception même de la glace au Liban est différente de l’étranger». Bernard Ammoun, directeur des produits chez Pillsbury, approuve: «La glace au Liban est consommée en tant que rafraîchissement dans les périodes de grande chaleur. Elle n’est pas perçue comme une sucrerie consommable chez soi, à n’importe quel moment, à l’instar des boissons gazeuses largement répandues ici. Il faut admettre que la glace ne s’est pas encore intégrée à notre quotidien». Dans ce domaine, une glace comme Häagen-Dazs a su profiter des lacunes d’un marché qui reste à exploiter. Samih Beaïni insiste: «Nous occupons la première place parmi toutes les glaces importées et vendues hors saison, c’est-à-dire durant les sept mois froids de l’année». Taxes, contrôles et dates de péremption Les taxes sur les glaces importées augmentent de façon permanente. Il y a un an, elles sont passées de 25 à 42%, selon Samih Beaïni. Cette hausse considérable a profondément modifié la position des sociétés multinationales sur le marché local. D’autre part, les importateurs de glace doivent répondre à un certain nombre de dispositions administratives. Ainsi, toute cargaison alimentaire provenant de l’étranger est soumise à un certain nombre de contrôles; des documents spécifiques doivent être fournis par la société au ministère de la Santé. Ce dernier, une fois ces formalités achevées, attribue à la société en question un certificat lui permettant d’introduire ses produits sur le marché libanais. Samih Beaïni remarque: «Récemment, il y a eu une nette amélioration au niveau des réglementations libanaises. Désormais, l’informatique s’est intégrée au système de contrôle, les produits et leurs prix sont minutieusement examinés. Ce sont les normes scientifiques qui gèrent ces opérations, comme cela se fait en Occident». En outre, le lait, principal ingrédient des glaces, est un produit à haut risque pouvant contenir des bactéries. La vérification des dates de production des glaces est donc essentielle. Bernard Ammoun précise: «En tant que Häagen-Dazs, notre politique est claire: nous n’importons que des produits frais et nous ne conservons pas de glaces dont la date de péremption est inférieure à 3 mois. D’ailleurs, nous contrôlons en permanence la température des frigos où sont déposées les glaces». D’autre part, le Libanais n’exige pas seulement un produit sain mais aussi savoureux. Samih Beaïni explique: «Le Libanais a toujours été un grand voyageur, curieux et avide d’essayer les nouveautés. Le client libanais de Häagen-Dazs, plus que tout autre consommateur, a expérimenté la qualité de nos produits en Europe et aux États-Unis. C’est la raison pour laquelle, en revenant au Liban, il exige les mêmes critères, la même qualité de produits». En fin de compte, il semble bien que le Libanais raffole des glaces. On aurait tendance à croire que dans les pays arabes, au climat étouffant, la consommation de glace dépasse de loin le taux de consommation locale. Pourtant, Samih Beaïni affirme: «Cela n’est pas vrai, du moins pour Häagen-Dazs. Ce qui prouve que le Libanais aime à se régaler d’une glace qu’il choisit avec soin».
Avec l’arrivée de l’été, nos habitudes alimentaires se modifient. Manger de la glace devient un besoin qui permet de supporter les journées de grande chaleur. Pourtant, savoir quelle glace manger n’est pas un choix aussi évident qu’on le penserait. Comment se décider devant une multitude de marques, de saveurs et d’ingrédients ? La consommation de la glace s’est-elle...