Actualités - CHRONOLOGIE
L'accord demeure largement virtuel
le 01 juillet 1999 à 00h00
Quatorze mois après la signature de l’accord de paix en Irlande du Nord, la violence a reculé, le dialogue intercommunautaire s’est banalisé, mais les nouvelles institutions locales restent largement virtuelles en raison de l’impasse sur le désarmement des paramilitaires. 1/ Ce qui a été accompli: – Libération des détenus: 277 prisonniers membres de groupes paramilitaires en cessez-le-feu ont bénéficié à ce jour d’un élargissement anticipé, sur un total de près de 500. Parmi eux figure Patrick Magee, l’homme qui a tenté d’assassiner le Premier ministre britannique Margaret Thatcher en 1984. – La coopération Nord-Sud: elle donne pour la première fois un droit de regard au gouvernement de Dublin dans les affaires de l’Ulster britannique et tient donc particulièrement à cœur les nationalistes catholiques. Un accord de principe a été conclu fin 1998 qui définit les secteurs de coopération: agriculture, pêche, transport, tourisme, environnement. Il n’a toutefois pas encore été concrétisé - Institutions locales: une assemblée régionale semi-autonome de 71 membres a été formellement constituée mais elle ne fonctionne pas. Situation similaire pour l’Exécutif: un «Premier ministre» local, le protestant David Trimble, et son adjoint catholique Seamus Mallon ont été nommés pour diriger un gouvernement de dix membres qui reste pour l’heure «fantôme». – République d’Irlande: accord de principe de Dublin à renoncer dans sa Constitution à sa revendication territoriale historique sur l’Ulster britannique. 2/ Ce qui reste à faire: – Désarmement: la destruction ou la neutralisation des arsenaux des paramilitaires, à commencer par celui de l’IRA, reste le nœud gordien du processus de paix. Initialement, l’accord de paix demandait aux signataires d’exercer «leur influence» pour y parvenir d’ici à mai 2000. – Police: une commission présidée par le dernier gouverneur britannique de Hong Kong Chris Patten a été mise en place pour réfléchir à la réforme des forces de police locales (Royal Ulster Constabulary) afin de les rendre acceptables aux yeux de la communauté catholique. Le RUC est constitué à plus de 90 % par des protestants. Ses conclusions ont été reportées à l’automne. – Justice: l’accord de paix prévoit un réexamen du système judiciaire en Irlande du Nord, considéré par les catholiques comme un «instrument de répression» de Londres. La police et la justice s’appuient sur une législation d’exception qui permet de garder des suspects en garde à vue pendant pratiquement une semaine. – Égalité: le gouvernement britannique a promis de prendre des mesures pour améliorer l’accès à l’emploi de la communauté catholique, qui s’est longtemps dite victime de discriminations sur le marché du travail. La langue gaélique doit également être promue dans la province.
Quatorze mois après la signature de l’accord de paix en Irlande du Nord, la violence a reculé, le dialogue intercommunautaire s’est banalisé, mais les nouvelles institutions locales restent largement virtuelles en raison de l’impasse sur le désarmement des paramilitaires. 1/ Ce qui a été accompli: – Libération des détenus: 277 prisonniers membres de groupes paramilitaires en...
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