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Actualités - CHRONOLOGIE

Milosevic tente d'amadouer ses principaux rivaux

Le président yougoslave Slobodan Milosevic tente d’endiguer un mouvement de contestation grandissant en offrant de partager le pouvoir avec ses deux principaux rivaux, Vojislav Seselj et Vuk Draskovic. Alors que 10 000 opposants, rassemblés mardi à Cacak, réclamaient sa démission et des élections anticipées, le chef de l’État yougoslave a proposé un remaniement du gouvernement fédéral. Hier, le Premier ministre yougoslave Momir Bulatovic a invité à cet effet les chefs des partis parlementaires à une réunion jeudi. «Tous les partis parlementaires majeurs doivent avoir leur place au gouvernement et apporter leur contribution à la réalisation des objectifs du développement économique et culturel du pays», a affirmé M. Milosevic, lors d’une réunion avec ses principaux collaborateurs. C’était un appel voilé au Parti radical (SRS, ultranationaliste) de Vojislav Seselj et au Mouvement serbe du renouveau (SPO, droite nationaliste) de Vuk Draskovic, qui réclament tous deux des élections anticipées. Le SRS, deuxième parti en importance au Parlement serbe, n’a jamais fait partie du gouvernement yougoslave. Ses 15 ministres au sein du gouvernement serbe ont démissionné récemment pour protester contre le retrait de l’armée yougoslave du Kosovo et le déploiement de la force de paix internationale (Kfor), considérée comme une «force d’occupation». Mais leur démission a été refusée par le président serbe Milan Milutinovic. Quant au SPO, ses trois ministres fédéraux ont démissionné en avril après le limogeage de M. Draskovic du poste de vice-Premier ministre yougoslave pour avoir critiqué la politique de M. Milosevic. Parmi les formations invitées par le Premier ministre figure le Parti démocratique des socialistes (DPS) du président monténégrin Milo Djukanovic, un farouche opposant au président Milosevic, dont les députés boycottent le Parlement fédéral. Il est peu probable que M. Djukanovic, qui conditionne toute coopération avec Belgrade à une révision des relations entre le Monténégro et la Serbie, réponde à l’invitation de M. Bulatovic, son prédécesseur à la présidence monténégrine. La démarche de M. Milosevic vise à marginaliser ses opposants les plus irréductibles, dont l’Alliance pour des changements (SZP), organisatrice de la manifestation de mardi à Cacak. L’appel au SRS et au SPO à se joindre à la coalition gouvernementale, dominée par le Parti socialiste (SPS) de M. Milosevic et la gauche yougoslave (JUL) de son épouse Mira Markovic, a été lancé le jour même où le patriarche Pavle, chef de l’Église orthodoxe serbe, réitérait ses critiques contre le pouvoir. Mgr Pavle, qui s’exprimait à Prizren, ville vidée de sa population serbe, a appelé M. Milosevic à se «retirer pour le bien général». Il a estimé que la démission de M. Milosevic permettrait de former un «gouvernement de salut national». Le patriarche avait rencontré auparavant, à Pec (ouest du Kosovo), le prince Alexandre, héritier du trône de Yougoslavie, qui a répété que le président devait quitter le pouvoir pour avoir «créé de nombreux problèmes aux Serbes et à tous les peuples» qui vivent en Yougoslavie. «Le peuple serbe mérite un meilleur avenir et un meilleur gouvernement qui œuvrera pour le bien du peuple et se fera des amis dans le monde», a dit le prince. M. Milosevic s’est prononcé également, mais en termes généraux, pour des «réformes» et le développement d’une «économie de marché». Parmi ses tâches prioritaires, il a cité «le rétablissement des liens économiques et culturels avec tous, au premier chef avec les pays progressistes et démocratiques», des termes qui, dans la terminologie du pouvoir, ne s’appliquent pas aux États occidentaux.
Le président yougoslave Slobodan Milosevic tente d’endiguer un mouvement de contestation grandissant en offrant de partager le pouvoir avec ses deux principaux rivaux, Vojislav Seselj et Vuk Draskovic. Alors que 10 000 opposants, rassemblés mardi à Cacak, réclamaient sa démission et des élections anticipées, le chef de l’État yougoslave a proposé un remaniement du gouvernement...