Actualités - CHRONOLOGIE
CLONAGE - Danny , Arnold et Clint Triplé caprin
le 30 avril 1999 à 00h00
La production de trois chèvres par clonage par une société de biotechnologie canadienne a amené mardi des spécialistes de l’éthique à s’interroger sur l’éventuel clonage d’êtres humains. Les trois chèvres, baptisées Danny, Arnold et Clint, sont nées il y a un mois et vivent à la ferme expérimentale de l’Université McGill de Montréal. Nexia Biotechnologies Inc., basée à Montréal, a indiqué que la production de chèvres triplées avec le même ADN constituait la première étape vers la mise au point d’une soie d’araignée, appelée BioSteel, extraite du lait des chèvres. «Les chèvres clonées ont été produites au moyen d’une technique semblable à celle de la brebis Dolly en 1997», a souligné Jeffrey Turner, président de Nexia et ancien professeur de génétique. «Faire plus» Le développement scientifique a suscité admiration et appréhension au Canada. «Cela veut dire qu’il n’est probablement pas si difficile de cloner des humains», a déclaré Margaret Somerville, professeur d’éthique à l’Université McGill de Montréal. Somerville a estimé que la production de soie était «un développement extraordinairement important de la technologie médicale». Elle a cependant souligné qu’une utilisation illimitée de la recherche génétique sans objectif très serré serait fort problématique. «S’ils font de la production de masse, c’est un problème énorme», a ajouté Margaret Somerville. «Ma grande inquiétude, c’est que cette technologie soit transférée aux humains. Je crois qu’il est moralement et fondamentalement mauvais de cloner des humains», a-t-elle indiqué. La députée fédérale Christiane Gagnon, membre du Bloc québécois, a demandé au ministre canadien de la Santé d’agir rapidement pour empêcher formel- lement le clonage humain. Le ministre Allan Rock a dit qu’un moratoire existait depuis plusieurs années sur une base volontaire mais a ajouté qu’«il était nécessaire de faire plus». Il a expliqué qu’il avait l’intention de déposer un projet de loi sur le sujet cette année, sans donner de précisions. Le précédent de Dolly Selon Nexia Biotechnologies, la technologie de transfert nucléaire, mieux connue sous le nom de clonage, accélérera considérablement son programme de mise au point de produits au moyen de la technologie de transfert génétique. Jeffrey Turner a déclaré que sa compagnie avait l’intention de multiplier les chèvres si le processus s’avérait efficace. «Mais nous n’avons pas l’intention de cloner des milliers de chèvres. Nous n’utiliserons pas le clonage pour propager l’espèce et ainsi accroître la production», a-t-il dit. «Nous ne voulons pas de milliers de Dolly». Pour les chèvres triplées, des cellules ont été prélevées du corps d’une chèvre et transférées dans des œufs matures non fécondés. On avait d’abord énucléé ces œufs pour remplacer le noyau original par un autre dérivé de cellules, obtenues par culture, d’une autre chèvre source. Le groupe Nexia a indiqué que BioSteel, son produit vedette, était de la soie d’araignée synthétique. La soie naturelle est largement reconnue comme la fibre la plus résistante et la plus solide. La soie est plus forte et plus légère que l’acier et que les polymères synthétiques à base de pétrole. «BioSteel, une fois que le produit aura été perfectionné, pourra être utilisé dans des projets d’aérospatiale et d’ingénierie», a fait savoir Nexia. Selon Jeffrey Turner, la soie d’araignée est compatible avec le corps humain. «Nexia met au point BioSteel afin de répondre aux besoins médicaux urgents pour la fabrication de tendons ou de ligaments artificiels, des prothèses, la réparation tissulaire, la cicatrisation des plaies et les sutures biodégradables ultra-minces pour la chirurgie oculaire ou la neurochirurgie», a-t-il précisé. Le clonage permet l’implantation du gène de la soie d’araignée dans les chèvres de façon à ce que l’information génétique de l’araignée soit intégrée directement aux chromosomes de la chèvre. Selon Nexia, ce processus présente un taux d’efficacité de près de 100 %, une première.
La production de trois chèvres par clonage par une société de biotechnologie canadienne a amené mardi des spécialistes de l’éthique à s’interroger sur l’éventuel clonage d’êtres humains. Les trois chèvres, baptisées Danny, Arnold et Clint, sont nées il y a un mois et vivent à la ferme expérimentale de l’Université McGill de Montréal. Nexia Biotechnologies Inc., basée...
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