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Lorsque l'homme prend la mer
Par BONTEMS Nathalie, le 30 avril 1999 à 00h00
Si l’idée de prendre la mer fait souvent rêver le commun des mortels, ceux qui ont goûté à ce plaisir particulier semblent totalement contaminés. La mer est un virus, une passion dévorante. Aucun professionnel ne saurait s’en passer. À voile ou à moteur, en moto ou en bateau, les sports nautiques s’adressent aux amoureux de l’eau. Et à chaque sport correspond un type de bateau particulier. Mise au point. Voile, ski nautique, surf, ou simple promenade… Pour chacune de ces activités, les professionnels proposent aujourd’hui des produits adaptés, répondant à des exigences techniques très précises. Un bateau pour un sport Nombreux sont les professionnels à établir un parallèle entre bateaux et voitures, et ce sur des points multiples. Alain Maaraoui, directeur de Sea Pros, explique : «Les marques de bateaux sont autant de références que les marques de voitures. Il y a les Rolls Royce, les Ferrari... Les types de bateaux sont aussi différents qu’une Porsche et une Mercedes quatre portes! Aussi, la première question que je pose à un futur client est de savoir ce qu’il compte faire avec. La beauté d’un bateau n’est pas un critère suffisant». Ainsi, les bateaux se divisent en cinq catégories principales, qui se subdivisent évidemment en fonction du moteur, de la coque, etc. Alecco Chiha, directeur de Team 9, résume pour nous : – «L’offshore est un bateau très puissant, pouvant atteindre 115 mph. La ligne est aérodynamique et convient aux amateurs de vitesse. Relativement étroit avec une coque plate, l’offshore n’est pas confortable pour des activités familiales, même s’il dispose d’une petite cabine. Il mesure environ 8,5 mètres. Ces bateaux coûtent particulièrement cher (à partir de 20 000$), car chaque coque est conçue pour un moteur déterminé. Ces bateaux sont pratiquement réalisés à la commande, sur des critères de vitesse. – Le bateau de ski nautique professionnel atteint 40 mph au maximum, mesure jusqu’à 6,5 mètres et dispose d’un moteur 8 cylindres plus puissant que rapide. La coque est étudiée pour ne pas provoquer de vague, le moteur est placé au milieu du bateau et non à l’arrière. À l’inverse, le bateau de surf a une coque en V, pour créer la vague sur laquelle surfer, et dispose d’un arc placé à la hauteur adaptée pour la corde. Ces bateaux ont une dépense d’essence réduite. Les prix démarrent à 25 000$. – Le bateau de pêche est conçu avec un accès facile et dispose du matériel approprié. Long de 4,5 à 9 mètres, ce type de bateau se stabilise en mer pour la pêche et propose des options variables. L’espace y est privilégié, plutôt que le confort. Selon les spécificités et le moteur, le bateau coûtera entre 8 000 et 200 000$. – Le bateau de plaisance ne dépasse pas 50 mph et convient aux promenades en mer et au ski nautique amateur. En effet, ce type de bateau ne provoque pas de vagues trop grosses pour skier et reste confortable, avec solarium. De tailles très variables, les bateaux de plaisance démarrent à 10 000$ et offrent des possibilités très diverses au niveau des cabines. C’est le type de bateau qui se vend le mieux au Liban. – Le yacht représente le bateau de luxe par excellence et comporte une cabine aussi confortable qu’un appartement. Relativement lent (30 mph), il convient aux longs voyages et peut coûter de 35 000$ à 20 millions de dollars...». Roula Kamel, responsable du marketing pour Philka, observe par ailleurs : «Les produits ont évolué au niveau du design des coques et au niveau technique. Par exemple, les moteurs fonctionnaient autrefois avec une hélice; depuis 1993, nous proposons des moteurs à jet d’eau, beaucoup plus sûrs, qui se basent sur le même principe que les motos marines. Ces bateaux sont très pratiques et sécurisants pour le ski nautique car ils sont dépourvus d’hélice et ne risquent pas de s’accrocher aux nylons. Ils disposent de plusieurs compartiments de rangement, dont l’un étanche pour le cellulaire. Les produits marins évoluent donc au même rythme que les autres technologies». La voile, parent pauvre de la mer «La voile est un sport de liberté, explique Joseph Salamé, représentant des marques Laser et Dart. Le Laser est un petit dériveur sans moteur pour une personne, qui ne pèse que 63 kilos. On peut le transporter sur le toit de sa voiture et s’en servir n’importe où sur le littoral, sans avoir à appartenir à un club». «La voile est un sport particulier qui n’intéresse pas beaucoup de Libanais, regrette cependant Alain Maaraoui, ce qui est dommage car nous avons beaucoup de vent». Alecco Chiha approuve : «La voile devrait intéresser beaucoup de Libanais, mais il n’y a pas de demande. Celui qui souhaite acheter un voilier doit se rendre à l’étranger pour faire lui-même son choix». «La voile était une activité très courante avant la guerre, regrette Joseph Salamé. Mais comme elle demande un certain investissement, les priorités ayant changé aujourd’hui, elle ne peut concerner autant de gens qu’auparavant. De plus, nous n’avons au Liban que peu de marinas adaptées à la voile. Cette activité s’est aussi arrêtée parce que ceux qui la pratiquaient ont vieilli ou sont partis. Il faut la démocratiser aujourd’hui, d’autant qu’un dériveur neuf ne coûte pas plus de 4 000 ou 5 000$». «La voile a besoin de plus d’apprentissage théorique, explique Roula Kamel. La partie théorique est beaucoup plus importante, et nous manquons d’écoles de voile et d’amateurs dynamiques. La voile est un sport sans pareil qui demande beaucoup de temps consacré à s’occuper de son bateau». «Effectivement, la voile demande des efforts, admet Joseph Salamé, mais moins que la planche à voile par exemple. De plus, en ce qui concerne l’apprentissage, nous avons une école à Rimal qui pratique des tarifs particulièrement accessibles. Nous disposons de quatre bateaux et de deux catamarans, pour le moment, et nous comptons en acheter dix autres à la fin de la saison, ainsi qu’un bateau-école (un Laser 16 pouvant accueillir cinq personnes), ainsi que de petits Pico pour les enfants. Nous commençons par vingt heures de cours pour les débutants, dont 15 heures sur l’eau, encadrés par un Dinghy de sécurité. Nous proposons ensuite les cours de perfectionnement pour les dériveurs de compétition, la régate, etc». La formation s’étend à tous les aspects de ce sport, des règles de régate à la voile au niveau professionnel. Joseph Salamé essaie enfin de faire revivre cette activité en travaillant au niveau de la fédération et en incitant le public à redécouvrir ce sport. Selon lui, les qualités requises pour la voile sont simples : «Il faut être en bonne santé, avant tout. De toute façon, tout va si vite que l’on n’a pas le temps d’avoir le mal de mer. Par ailleurs, ce n’est pas un sport violent mais tonique, on passe son temps assis ou à courir. Il faut aussi beaucoup de concentration, puisque l’on fait de la régate, de la tactique. Il faut enfin connaître son bateau. La voile demande une certaine maturité; c’est une autre approche de la mer. Faire du 40 à l’heure sur un catamaran sans moteur est un sport digne de ce nom qui équivaut au 100 km/h d’un offshore». «Tout ce qui rapproche les gens de la mer est intéressant, conclut Nizar Alouf, directeur de l’hôtel Riviera. Il faut créer une toile d’activités nautiques, alliant activités physiques et délassement».
Si l’idée de prendre la mer fait souvent rêver le commun des mortels, ceux qui ont goûté à ce plaisir particulier semblent totalement contaminés. La mer est un virus, une passion dévorante. Aucun professionnel ne saurait s’en passer. À voile ou à moteur, en moto ou en bateau, les sports nautiques s’adressent aux amoureux de l’eau. Et à chaque sport correspond un type de bateau...
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