Actualités - CHRONOLOGIE
Attendat meurtier dirigé contre l'Alliance à Athènes
le 29 avril 1999 à 00h00
Pour la première fois depuis le début des bombardements alliés, Athènes a été mardi soir le théâtre d’un attentat meurtrier dirigé contre l’Otan et les États-Unis, perpétuant une tradition d’anti-américanisme violent entretenue par des groupuscules. L’explosion d’une bombe, qui a tué un ressortissant grec et en a blessé un autre devant l’hôtel Intercontinental (aux mains d’intérêts britanniques) de la capitale grecque, a été revendiquée par les «Cellules révolutionnaires», qui n’en sont pas à leur coup d’essai. Dans un long communiqué adressé au quotidien Athinaïki, le groupe affirme avoir voulu frapper «les Américains, la CIA, l’Otan et l’impérialisme». Il s’en prend «à l’invasion macabre des assassins euro-atlantiques et de leur chef (le président américain Bill) Clinton», une allusion aux bombardements alliés au Kosovo. «Le Grand Frère (américain) assassine, arrête, contrôle avec son arrogance que lui offre sa souveraineté militaro-technologique dans le monde entier», ajoute le texte, en dénonçant «des bombardements impitoyables dans l’ancienne Yougoslavie (qui) visent la dignité et la liberté de tous les peuples balkaniques». L’engin, de fabrication artisanale selon la police, avait été placé le long du jardin bordant les extérieurs de l’hôtel Intercontinental, situé au sud-est de la ville, a précisé la direction de l’établissement. Des éclats ont atteint deux techniciens audiovisuels qui opéraient pour le compte de l’hôtel, une femme de 39 ans, Virginia Constantinou, décédée à son arrivée à l’hôpital, et un jeune homme de 28 ans, admis à l’hôpital. L’explosion a été précédée environ 15 minutes auparavant d’un appel téléphonique à trois médias grecs d’un inconnu affirmant parler au nom des «Cellules révolutionnaires». L’interlocuteur a affirmé que l’engin visait un «congrès de militaires» qui devait se tenir dans l’hôtel. L’Intercontinental devait abriter mercredi soir une table ronde sur «la mondialisation» avec le soutien financier de groupes industriels et bancaires et la participation de représentants de l’UE, de l’ambassadeur américain en Grèce, Nicholas Burns, et de ministres grecs. Dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement, Dimitris Reppas, a condamné cette «action terroriste meurtrière», jugeant que ses auteurs visaient «la Grèce elle-même». «De notre part à tous, l’effort contre le terrorisme doit être intensifié», a-t-il ajouté. De son côté, le ministre du Développement Evangélos Venizélos a estimé que «ce lâche attentat» voulait s’en prendre au tourisme. «Notre image doit être celle d’un pays sûr, à un niveau au moins égal à celui des autres pays européens», a-t-il ajouté en appelant au sang-froid. La Grèce a été depuis 25 ans le théâtre d’attentats, assortis le plus souvent de dégâts matériels mineurs, dirigés notamment contre les intérêts américains. Les «Cellules révolutionnaires», dont aucun membre n’a jamais été arrêté, ont revendiqué huit actions depuis le 28 octobre 1996, date de leur apparition, notamment des attentats au port du Pirée, contre les tribunaux d’Athènes, un ancien ministre de l’Ordre public et un ex-président de la Cour suprême. Il se flatte aussi d’attaques commises en décembre dernier contre les bureaux d’American Express et de la banque Barclay’s à Athènes. Ces attentats n’avaient fait aucune victime. Le groupe le plus dangereux est celui du «17 novembre», auteur notamment de l’assassinat du chef d’antenne de la CIA en Grèce en 1975 et d’une attaque à la roquette contre la Citibank il y a un an. Les États-Unis se sont plaints régulièrement auprès des autorités des échecs de la lutte antiterroriste en Grèce.
Pour la première fois depuis le début des bombardements alliés, Athènes a été mardi soir le théâtre d’un attentat meurtrier dirigé contre l’Otan et les États-Unis, perpétuant une tradition d’anti-américanisme violent entretenue par des groupuscules. L’explosion d’une bombe, qui a tué un ressortissant grec et en a blessé un autre devant l’hôtel Intercontinental (aux...
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