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Actualités - CHRONOLOGIE

Le projet de ventes d'or inquiète les marchés

Le projet du Fonds monétaire international de vendre une partie de ses réserves d’or pour financer l’allègement de la dette des pays les plus pauvres fait craindre à long terme aux analystes une «catastrophe» : que l’or perde son statut de métal précieux. Après plus d’un an de discussions, les pays membres du FMI sont sur le point d’autoriser le Fonds à réduire ses réserves en or. Son directeur général Michel Camdessus a affirmé mardi à l’issue de la réunion de printemps de l’institution financière qu’il y avait «pratiquement un consensus» sur le projet. Le FMI placerait ainsi le produit de sa vente d’or et utiliserait les intérêts pour financer des prêts à taux bas dans le cadre de l’initiative d’allègement de la dette (HIPC), aux côtés d’autres institutions internationales et des pays créanciers du Club de Paris. Le chancelier de l’Échiquier britannique Gordon Brown, lundi, ou encore le ministre japonais des Finances, Kiichi Miyazawa, mardi, ont estimé que le Fonds pourrait vendre jusqu’à 10 millions d’onces (près de 300 tonnes). Le FMI détient dans ses coffres 103 millions d’onces de ce métal précieux, soit 3 000 tonnes. «Le marché a raison d’être inquiet, les propos d’hommes politiques sur ce sujet ont terriblement endommagé la confiance dans l’or et son statut en tant qu’actif bancaire est de plus en plus discutable», observe Tony Warwick-Ching, expert pour le groupe de recherche et de conseil Virtual Metals, à Londres. Ce programme de vente va notamment débarrasser les banques centrales occidentales de leurs tabous vis-à-vis de la cession de leurs réserves d’or, menace récurrente qui explique en grande partie la chute du prix du métal fin depuis quelques années. Sur le London Bullion Market, l’once d’or valait mercredi 283 dollars. Le projet du FMI est d’autant plus préoccupant que la Banque nationale suisse (BNS) a prévu de son côté de se défaire de près de la moitié de son or afin de financer le fonds de dédommagement pour les victimes du nazisme. «Ces ventes vont en entraîner d’autres et à long terme, ce pourrait être une catastrophe. L’or pourrait ne plus avoir la même valeur financière», avertit un analyste d’une grande banque américaine, sous couvert de l’anonymat. «Nous assistons à une révolution en matière de stratégie des banques centrales. Si les pays occidentaux trouvent de bonnes raisons pour vendre l’or du FMI, ils trouveront de bonnes raisons pour vendre l’or de leurs banques centrales», estime de son côté Andy Smith, analyste sur le marché des métaux pour la maison de courtage Mitsui Bussan Commodities. Les déclarations apaisantes de Michel Camdessus concernant le contrôle de la vente d’or, pas plus que la date éloignée d’une telle décision qui n’interviendra pas avant l’assemblée générale du Fonds en octobre, n’ont pas rassuré les investisseurs. «La vente sera effectuée en douceur et de manière transparente sur le marché de l’or», a indiqué M. Camdessus.
Le projet du Fonds monétaire international de vendre une partie de ses réserves d’or pour financer l’allègement de la dette des pays les plus pauvres fait craindre à long terme aux analystes une «catastrophe» : que l’or perde son statut de métal précieux. Après plus d’un an de discussions, les pays membres du FMI sont sur le point d’autoriser le Fonds à réduire ses réserves...