Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Le CICR va reprendre pied en Yougoslavie

Le président du Comité international de la Croix-Rouge, Cornelio Sommaruga, a annoncé lundi que le CICR allait reprendre ses opérations humanitaires en Yougoslavie, notamment au Kosovo, avec la bénédiction des autorités. Arrivé samedi à Belgrade, il a rendu visite lundi matin aux trois militaires américains capturés le 31 mars par la Yougoslavie avant d’être reçu par le président Slobodan Milosevic. Il a déclaré au cours d’une conférence de presse que les autorités yougoslaves s’étaient engagées à autoriser les délégués du CICR à opérer sur tout le territoire, y compris le Kosovo, pour aider les réfugiés et les personnes déplacées. Le CICR a remis à Slobodan Milosevic une liste de cinq demandes pour développer son action humanitaire : évacuation des blessés et des malades, visites aux prisonniers, assistance à toutes les victimes, garanties de sécurité des civils et possibilités de rechercher les personnes disparues. Le président Milosevic a exprimé son accord avec ces demandes, a déclaré au téléphone à l’agence de presse suisse ATS le délégué général pour l’Europe du CICR, Angelo Gnaedinger, qui accompagnait Cornelio Sommaruga. Les représentants du CICR sont demeurés plus longtemps que les autres organisations humanitaires au Kosovo mais ont dû se résoudre à partir cinq jours après le déclenchement des raids aériens de l’Otan le 24 mars. Le CICR s’efforce depuis le début des raids de convaincre les autorités yougoslaves d’autoriser sa présence au Kosovo pour porter assistance à sa population. Le président Slobodan Milosevic s’est engagé à assurer la protection de ses délégués tout en faisant remarquer qu’il ne pouvait rien contre les raids de l’Otan, a ajouté Sommaruga. Sommaruga, qui a visité les environs de Belgrade et la ville septentrionale de Novi Sad, a déploré les pertes civiles occasionnées par les raids mais s’est déclaré incapable de les chiffrer. Belgrade les estime à 500 depuis le début des opérations. Milosevic a déclaré à Sommaruga que seuls les bombardements de l’Otan empêchaient le CICR d’opérer normalement dans le pays, rapporte de son côté l’agence yougoslave Tanjug. Ce n’est pas la Yougoslavie qui s’oppose au travail des délégués du CICR sur l’ensemble du territoire, a fait valoir Milosevic au cours de l’entretien, a précisé Tanjug. De même, ce sont les bombardements de l’Otan qui font fuir la population du Kosovo, a ajouté le chef de l’État yougoslave. L’Otan estime pour sa part que les départs massifs de Kosovars pour les pays voisins sont le fruit d’une campagne délibérée de purification ethnique dans une province peuplée à 90 pour cent d’Albanais de souche. Sommaruga a déclaré que la délégation du CICR avait remis aux trois soldats américains des lettres de leurs familles et que les trois hommes lui avaient remis du courrier pour celles-ci. Il a émis l’espoir que les trois hommes, qui recevaient leur première visite de l’extérieur depuis leur capture, pourraient bientôt être examinés par un médecin et qu’ils pourraient s’entretenir en privé avec les délégués du CICR, comme le prévoient les Conventions de Genève. «Je n’ai pu leur parler que quelques minutes», a déclaré Sommaruga qui a qualifié la conversation de «normale». Il a refusé de divulguer leur état de santé avant qu’ils reçoivent une visite en bonne et due forme du CICR. Sommaruga a précisé qu’il n’avait pas soulevé la question de leur rapatriement du fait que les prisonniers de guerre ne sont libérés qu’à la fin des hostilités, conformément aux lois internationales en vigueur dans le domaine humanitaire. Le CICR avait demandé de manière répétée aux autorités de Belgrade l’accès à ces trois prisonniers en vertu des Conventions de Genève.
Le président du Comité international de la Croix-Rouge, Cornelio Sommaruga, a annoncé lundi que le CICR allait reprendre ses opérations humanitaires en Yougoslavie, notamment au Kosovo, avec la bénédiction des autorités. Arrivé samedi à Belgrade, il a rendu visite lundi matin aux trois militaires américains capturés le 31 mars par la Yougoslavie avant d’être reçu par le président...