Actualités - CHRONOLOGIE
L'extrême droite britannique : une mosaïque de groupuscules
le 26 avril 1999 à 00h00
L’extrême droite en Grande-Bretagne reste à ce jour une mosaïque de groupuscules éclatés, sans poids politique, dont les actions sont restées jusqu’à présent extrêmement limitées et isolées. Relativement active au début des années 70, sous la bannière du National Front, l’extrême droite en Grande-Bretagne a peu à peu implosé au cours d’une série de scissions, marginalisant ses membres. Aujourd’hui, le seul véritable parti politique d’extrême droite est le British National Party (BNP), né d’une rupture avec le National front en 1982, resté depuis en retrait. La seule victoire électorale du BNP, et de l’extrême droite britannique en général, date de septembre 1993, avec l’élection de Dereck Beackon comme conseiller municipal dans un quartier de l’est de Londres. Mais le BNP avait perdu son siège seulement huit mois plus tard et n’a depuis jamais renoué avec un succès électoral. La ligne du British National Party est classique : racisme, expulsion des étrangers de Grande-Bretagne. Le groupuscule Combat 18, qui ne compterait pas plus de 200 activistes, est issu d’une scission du BNP en 1992. Les renégats reprochaient au mouvement son approche trop «douce». Considéré comme le groupuscule d’extrême droite le plus dangereux, Combat 18 critiquait notamment le refus du BNP d’être assimilé à un groupe néo-nazi, une étiquette que C18 revendique totalement. Très implanté dans les milieux du hooliganisme, Combat 18 avait réussi en 1995 à perturber gravement le déroulement d’un match amical entre l’Angleterre et l’Irlande à Dublin en 1995. Le match avait dû être annulé. Le groupe entretiendrait des liens proches avec les paramilitaires protestants d’Irlande du Nord. Il avait entamé en 1997 une campagne de lettres piégées contre des sportifs noirs ou mariés à des noirs. La police avait déjoué le complot juste à temps. Paul Sargent, son ancien dirigeant, a été condamné en janvier 1998 à la prison à vie pour le meurtre d’un membre de son groupe. International Third Position, fondé par d’anciens membres du National Front et un fasciste italien, est un groupe dont l’objectif avoué est la destruction d’Israël et l’expulsion systématique des minorités ethniques. Ce mouvement se veut plus mussolinien qu’hitlérien. Malgré les revendications de Combat 18, la police n’exclue pas que les attentats de Brixton et Brick Lane aient été commis par des groupes très isolés. Selon Searchlight, un magazine anti-fasciste, il existe une myriade de petites «cellules» de fascistes, avec parfois seulement deux ou trois membres, mais parfaitement capables de perpétrer ce type d’attentats. The White Wolves (les Loups Blancs) ont fait leur apparition au lendemain de l’attentat de Brixton. Ce groupe est l’un des quatre, avec Combat 18, qui ont revendiqué l’attentat. Inconnu jusqu’ici, il avait envoyé une semaine avant l’attentat un communiqué à certains organes de presse, intimant à tous «les non-blancs et les juifs» de «quitter définitivement les îles britanniques sous un an» sous peine «d’extermination».
L’extrême droite en Grande-Bretagne reste à ce jour une mosaïque de groupuscules éclatés, sans poids politique, dont les actions sont restées jusqu’à présent extrêmement limitées et isolées. Relativement active au début des années 70, sous la bannière du National Front, l’extrême droite en Grande-Bretagne a peu à peu implosé au cours d’une série de scissions,...
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