Actualités - CHRONOLOGIE
Le Monténégro s'oppose farouchement à la tutelle de Belgrade
le 24 avril 1999 à 00h00
Les dirigeants du Monténégro s’opposent farouchement à une mainmise de Belgrade sur leur petite république dirigée par le président réformateur Milo Djukanovic, qui refuse d’appliquer les décisions du gouvernement fédéral yougoslave. Le ministre de l’Intérieur du Monténégro, Vukasin Maras, a refusé de placer sa police sous le commandement de la 2e armée yougoslave comme l’exige Belgrade, selon le quotidien Vijesti qui cite des sources proches du gouvernement monténégrin. L’armée invoque une disposition de la loi de Défense, qui stipule qu’«en état de guerre, les unités de police peuvent être utilisées pour des missions de combat». Au cours d’un entretien avec le général Milorad Obradovic, commandant de la 2e armée, le ministre a estimé que «la surbordination des unités de police à l’armée n’est pas justifiée, car il n’y a pas de combats au Monténégro, les forces de la DCA et de l’armée étant les seules à riposter» aux frappes de l’Otan. Mercredi soir, la police monténégrine a repris le contrôle d’un poste frontière avec la Croatie, après une dispute de deux jours avec l’armée qui empêchait l’entrée au Monténégro des étrangers non munis de visa yougoslave. Le poste-frontière de Debeli Brijeg a été rouvert au terme de négociations entre M. Maras et le commandant de la marine yougoslave Milan Zec. La police monténégrine, appuyée par des unités spéciales, avait pris position en début de semaine à Debeli Brijeg, autorisant les étrangers à entrer dans le pays, conformément à la décision prise à la mi-mars par le gouvernement monténégrin de supprimer les visas jusqu’en octobre. Mardi, l’armée a dressé un poste de contrôle à Sutorina, à 2 km de Debeli Brijeg, refoulant en Croatie les étrangers sans visa et empêchant le passage de camions chargés d’aide humanitaire. Jeudi, les voyageurs étrangers étaient à nouveau autorisés à entrer au Monténégro sans que l’armée s’y oppose, selon des témoins. Des soldats yougoslaves restaient toutefois déployés dans la zone démilitarisée de Prevlaka, dans l’extrême sud de la Croatie, a indiqué un membre de la Mission des observateurs de l’Onu à Prevlaka (Monup). Par ailleurs, le gouvernement du Monténégro a appelé l’Union européenne à exclure cette république de l’embargo pétrolier envisagé contre la Yougoslavie. Belgrade maintient une pression constante sur le Monténégro. Le ministère yougoslave du Travail et de la Santé, cité par l’agence Tanjug, a annoncé qu’en raison du refus de la direction monténégrine d’appliquer les lois fédérales, le port monténégrin de Bar ne pouvait plus être utilisé pour l’acheminement d’aide humanitaire. Selon le ministère, les responsables monténégrins lui refusent le droit d’inspecter le contenu des cargaisons. Il a par conséquent «recommandé» aux «organes compétents» de détruire l’aide humanitaire arrivant par le port de Bar. Cette «recommandation» risque toutefois de rester lettre morte, les douanes fédérales n’étant pas présentes au Monténégro. Les fidèles du président yougoslave Slobodan Milosevic, dont le Premier ministre monténégrin Momir Bulatovic, se sont manifestés contre les bombardements de l’Otan, jeudi soir à Podgorica, la capitale du Monténégro. Le rassemblement dans le centre-ville était organisé par le Parti populaire socialiste (SNP) de M. Bulatovic, ancien président monténégrin et aujourd’hui farouche adversaire de son successeur Milo Djukanovic. Le SNP a déjà tenu plusieurs meetings de ce genre au Monténégro, auxquels le Parti social-démocrate (SDP) de M. Djukanovic a toujours refusé de s’associer.
Les dirigeants du Monténégro s’opposent farouchement à une mainmise de Belgrade sur leur petite république dirigée par le président réformateur Milo Djukanovic, qui refuse d’appliquer les décisions du gouvernement fédéral yougoslave. Le ministre de l’Intérieur du Monténégro, Vukasin Maras, a refusé de placer sa police sous le commandement de la 2e armée yougoslave comme...
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