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Actualités - CHRONOLOGIE

Prevlaka : un enjeu territorial plus que militaire

L’enjeu de Prevlaka, où des mouvements de troupes yougoslaves inquiètent la Croatie et l’Onu, est moins militaire que territorial, la péninsule constituant le dernier litige frontalier entre Zagreb et Belgrade depuis l’éclatement de la Yougoslavie. Une trentaine d’observateurs de l’Onu patrouillent depuis 1992 cette langue de terre aride d’un kilomètre de long, à l’extrême sud de la Croatie, mais surtout la zone démilitarisée attenante, où se rejoignent les territoires croate, monténégrin et bosniaque. Pour les Croates, pas question de céder ce qu’ils considèrent comme sol croate. L’Onu leur donne implicitement raison en se référant dans ses résolutions à «l’intégrité territoriale croate». L’impatience de Zagreb, qui accepte de mauvais gré la reconduction tous les six mois du mandat de la Monup (Mission des observateurs de l’Onu à Prevlaka), s’est traduite dans le passé par l’installation dans la zone frontalière d’une série de positions de la police spéciale, contre laquelle l’Onu a protesté. Mais ce sont les Yougoslaves qui sont aujourd’hui montrés du doigt. Des soldats yougoslaves tenaient mercredi un croisement stratégique dans la zone démilitarisée, a indiqué l’Onu, confirmant des accusations de Zagreb. Prevlaka commande l’entrée de la baie de Kotor, au fond de laquelle est installée une importante base navale yougoslave. Les experts militaires nient sa valeur stratégique dans la guerre moderne, les Croates pouvant contrôler l’accès à la base de nombreux autres endroits, avec radars et missiles. Par contre Belgrade est soupçonné depuis les guerres serbo-croate et de Bosnie, entre 1991 et 1995, d’avoir voulu assurer à la Serbie enclavée un accès à la mer, en prévision d’une défaillance de l’allié monténégrin au sein de la République fédérale de Yougoslavie. Le projet prêté à Belgrade d’une Grande Serbie inclurait ainsi l’annexion de Prevlaka et de la région de Dubrovnik, accès à l’Adriatique via la République serbe de Bosnie.
L’enjeu de Prevlaka, où des mouvements de troupes yougoslaves inquiètent la Croatie et l’Onu, est moins militaire que territorial, la péninsule constituant le dernier litige frontalier entre Zagreb et Belgrade depuis l’éclatement de la Yougoslavie. Une trentaine d’observateurs de l’Onu patrouillent depuis 1992 cette langue de terre aride d’un kilomètre de long, à l’extrême...