Actualités - CHRONOLOGIE
Trois scénarios
le 23 avril 1999 à 00h00
Les militaires de l’Otan ont préparé depuis l’été 1998 trois scénarios d’intervention terrestre au Kosovo, qui vont du recours à 26 000 hommes en cas de cessez-le-feu doublé d’un accord de paix jusqu’à 200 000 pour les «imposer» contre la volonté de Belgrade. La question d’un éventuel déploiement terrestre, objet de débats publics dans plusieurs pays de l’Alliance depuis le lancement de la guerre le 24 mars et qui a commencé depuis peu à gagner leurs gouvernements, sera évoquée aujourd’hui lors d’un sommet de l’Otan à Washington. Voici les trois scénarios étudiés par les militaires de l’Alliance atlantique, mis à jour continuellement depuis par les militaires et qui n’attendent plus qu’une décision politique pour être encore développés : – Cessez-le-feu et accord de paix : 26 000 hommes sont nécessaires pour les faire appliquer. La force inclurait des troupes non membres de l’Alliance, de Russie et de pays d’Europe de l’Est et neutres. Elle serait dirigée politiquement par le Conseil de l’Otan et militairement par le général américain Wesley Clark, commandant suprême des forces alliées en Europe. L’avant-garde de cette force, quelque 12 000 hommes, a déjà été prépositionnée en Macédoine et il leur faudrait quelques heures pour se déployer au Kosovo. – Cessez-le-feu seul : 60 000 à 80 000 militaires sont indispensables dans cette hypothèse assez risquée pour la vie des hommes issus de pays de l’Otan. Il semble peu probable que, dans un premier temps, d’autres nations non membres participent à une telle opération. Le nombre définitif des troupes dépend du degré de résistance que pourraient opposer les forces serbes. Pour qu’elle s’applique, il faut au préalable au moins un accord de Belgrade pour l’arrêt des combats, et des équipements lourds (chars, artillerie) en plus grand nombre que ceux déployés en Macédoine. – Absence d’accord de cessez-le-feu et encore moins d’accord de paix: jusqu’à 200 000 hommes seraient nécessaires. Après la guerre aérienne, ce serait la guerre terrestre, ayant pour objectif principal d’occuper le Kosovo et d’assurer une «étanchéité» à sa bordure nord avec la Serbie. Une telle mission provoquerait de nombreuses pertes dans les rangs alliés. Elle serait aussi très difficile à mettre en œuvre. La Macédoine et la Grèce sont contre l’utilisation de leurs pays pour une telle action, tandis que le nord de l’Albanie, pauvre, est montagneux. Reste le Monténégro, voire la Bulgarie.
Les militaires de l’Otan ont préparé depuis l’été 1998 trois scénarios d’intervention terrestre au Kosovo, qui vont du recours à 26 000 hommes en cas de cessez-le-feu doublé d’un accord de paix jusqu’à 200 000 pour les «imposer» contre la volonté de Belgrade. La question d’un éventuel déploiement terrestre, objet de débats publics dans plusieurs pays de l’Alliance...
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