Théâtre - L'atelier Nadine Mokdessi "Le dîner de cons", une adaptation réussie(photo)

Et de sept pour l’atelier Nadine Mokdessi. La troupe présente, au profit de la société libanaise du sida, son nouveau spectacle : «Le dîner de cons». Sur les planches du théâtre de l’Annonciation. Francis Veber, détenteur des droits d’auteur, a été séduit par le caractère humanitaire de l’entreprise. Il a gracieusement autorisé la troupe, par l’intermédiaire de son agent, à adapter à Beyrouth la comédie française de l’année. Version libanaise, Pignon , «le con de classe mondiale» c’est Jean-Pierre Toutoungi. Un rôle de composition que le comédien interprète avec brio. Le crâne quelque peu dégarni et la figure bon enfant rappellent vaguement son condisciple français, Jacques Villeret. Il multiplie les bévues et s’agite sur une scène qu’il n’est pas prêt de quitter au grand désespoir de Jo Toutoungi, alias Bronchant. Nadine Mokdessi, assistée à la mise en scène par Roula Stéphan, sort des coulisses pour la première fois. Elle est Marlène Sasseur, déchaînée, nymphomane. Comique des gestes et des mots, les protagonistes s’emportent, vont dans tous les sens. Hassib Lahoud est le respectable professeur Archambaud. Patrick Mehanna, l’ami, cache difficilement son amusement. Nina Hayeck, l’épouse trompée, laisse pour sa part éclater sa colère et son indignation. Jo Abi-Aad est le contrôleur fiscal, impassible, haïssable. Les comiques expérimentent des émotions contradictoires. Ils évoluent dans un appartement moderne, entre toiles de maîtres et bibelots de valeur. En arrière – plan, des trompe – l’œil concoctés par Pierre Abboud, qui signe là son premier décor de théâtre. Même si le film a été visionné par la majorité du public, le jeu convainc, les rires fusent.