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Actualités - CHRONOLOGIE

Marques Quand Gucci change de passeport

Le numéro un mondial du luxe, le français LVMH qui a mis en émoi le monde italien de la mode avec son intrusion dans le capital de la célèbre griffe florentine Gucci, tente de rassurer sur ses intentions. Bernard Arnault, patron de LVMH et désormais premier actionnaire de Gucci avec plus de 14,5% du capital, a dû sortir de sa réserve à deux reprises à ce propos. Il a fait savoir dans un bref communiqué que son groupe n’envisageait pas «dans les circonstances actuelles» de lancer une offre publique d’achat sur le capital de la maison italienne. Parallèlement, dans une interview au quotidien Le Monde, il a indiqué que les récents rachats d’actions (plus de 5% sur le marché, puis la participation de 9,5% détenue par la maison milanaise Prada) constituaient «une marque de confiance du groupe LVMH dans Gucci, dans ses dirigeants et son styliste». «Tom Ford, a-t-il ajouté, est un créateur extraordinaire. Je soutiens ce qu’il fait pour Gucci. Notre présence ne devrait a priori lui poser aucun problème, au contraire». M. Arnault décerne un bon point à son homologue de Gucci, Domenico de Sole. «Nous lui avons fait savoir que nous le considérons comme un excellent manager. Il a fait un travail remarquable. Nous soutenons totalement l’équipe en place». Le tandem Ford/De Sole, mis en place depuis 1993 pour redresser une affaire en pleine déconfiture à la suite de luttes incessantes entre les héritiers du créateur de Gucci, est devenu la coqueluche de la presse spécialisée. Difficile donc pour LVMH de se mettre à dos la poule aux œufs d’or. Bernard Arnault, souligne le Wall Street Journal, «a bâti son empire du luxe à coups de batailles boursières agressives dans lesquelles il était toujours perçu comme le méchant. Cette fois, il doit jouer un autre rôle, celui du Prince Charmant». Pour s’en convaincre, Bernard Arnault n’a qu’à voir l’émoi suscité par ses rachats dans le monde italien de la mode. «J’aurais préféré que Gucci reste italienne. Cela me ferait davantage plaisir si elle appartenait à un pôle italien du luxe», a déclaré Santo Versace, patron du groupe du même nom et président de la Chambre de la mode italienne. Malgré les origines texanes de son styliste Tom Ford et la carrière entièrement américaine de son patron Domenico de Sole, Gucci porte bien les couleurs italiennes. Son fondateur en 1904, Guccio Gucci, est italien et toute sa production (chaussures, sacs de voyage, cravates, foulards, etc.) est réalisée en Toscane, près de Florence. D’autres créateurs comme Laura Biagiotti (vêtements de luxe) ou Mila Schon (ameublement de luxe) ont aussi fait part de leur déception. «La force de l’argent est plus puissante que les sentiments», a commenté Mila Schon. L’inquiétude des Italiens est-elle fondée? LVMH se contentera-t-il de sa position d’actionnaire principal, qui le prive de pouvoir consolider en totalité les juteux bénéfices de Gucci, ou voudra-t-il aller jusqu’à une prise de contrôle majoritaire ou totale?
Le numéro un mondial du luxe, le français LVMH qui a mis en émoi le monde italien de la mode avec son intrusion dans le capital de la célèbre griffe florentine Gucci, tente de rassurer sur ses intentions. Bernard Arnault, patron de LVMH et désormais premier actionnaire de Gucci avec plus de 14,5% du capital, a dû sortir de sa réserve à deux reprises à ce propos. Il a fait savoir dans un...