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Actualités - CHRONOLOGIE

Bagdad accuse Téhéran d'entraver la normalisation entre les deux pays

L’Irak accuse l’Iran d’entraver la normalisation entre les deux pays, onze ans après la fin de la guerre qui les a opposés de 1980 à 1988. Dans un article publié à l’occasion du onzième anniversaire de la libération de la péninsule de Fao par l’armée irakienne, le journal Babel, dirigé par le fils aîné de Saddam Hussein, Oudaï, affirme que «les relations irako-iraniennes ne se sont toujours pas stabilisées sur les bases requises entre deux pays musulmans voisins». L’Irak affirme que quelque 53 000 soldats irakiens ont été tués pendant la guerre dans la péninsule de Fao, seul débouché maritime direct de l’Irak sur le Golfe et qui avait été partiellement occupée par les forces iraniennes depuis février 1986. Pour marquer l’anniversaire de la libération de cette péninsule, 21 coups de canon ont été tirés à cinq reprises samedi aux heures de la prière, à Bagdad et en province. «Il semblerait que certaines parties en Iran veulent entraver la normalisation entre les deux pays, puisque la question des prisonniers de guerre n’a pas encore été résolue et que Téhéran refuse toujours de remettre les avions irakiens envoyés en Iran», pendant la crise du Golfe. Bagdad affirme avoir envoyé une centaine d’avions civils et militaires en Iran pour les mettre à l’abri des frappes alliées qui ont commencé en janvier 1991 et accuse Téhéran de refuser de rendre ces appareils. Babel a en outre dénoncé «l’ingérence iranienne dans les affaires intérieures de l’Irak, sous diverses formes et dans plusieurs endroits». Cette interférence est d’autant plus déplorable selon le journal «que l’Iran assume actuellement la présidence de l’Organisation de la conférence islamqiue (OCI)». Le journal s’interroge sur les raisons qui font que l’Iran ne prend pas en considération dans l’élaboration de sa politique envers l’Irak «les réalités politiques régionales, notamment la politique américaine hostile aux deux pays». L’Iran et l’Irak ont repris de timides relations depuis l’an dernier mais la question des prisonniers de guerre entrave le processus de normalisation. Bagdad affirme avoir libéré tous les prisonniers iraniens et ne détenir que 64 «criminels» de ce pays, qui avaient participé à l’insurrection chiite dans le sud de l’Irak en mars 1991. Téhéran affirme cependant qu’il reste au moins 5 000 soldats iraniens détenus en Irak. Selon Bagdad, 20 000 prisonniers irakiens sont encore détenus en Iran. L’Iran accuse par ailleurs Bagdad de soutenir les Moudjahidine du peuple, principal mouvement de l’opposition iranienne armée, basés en Irak. Les Moudjahidine démentent Les Moudjahidine du peuple ont de leur côté «démenti tout lien» entre l’Irak et les opérations militaires de leur mouvement en Iran, dans un communiqué publié à Nicosie. «Les opérations des Moudjahidine en Iran sont entièrement l’œuvre du commandement général des Moudjahidine à l’intérieur de l’Iran et ne sont nullement liées à l’Irak», précise le mouvement qui dispose de cinq bases militaires en Irak. Dans une lettre au secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, M. Massoud Radjavi, président du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), émanation politique des Moudjahidine, a décrit comme «absolument» fausses les accusations des autorités iraniennes selon lesquelles les récentes opérations des Moudjahidine en Iran ont été planifiées à Bagdad et en «coordination» avec des «responsables irakiens», précise le communiqué. Le chargé d’affaires irakien à Téhéran avait été convoqué le 11 avril au ministère des Affaires étrangères, au lendemain de l’assassinat – revendiqué par les Moudjahidine – du général iranien Ali Sayad Chirazi, un des plus hauts responsables militaires du pays, en plein Téhéran. Les autorités iraniennes ont «protesté» auprès du diplomate pour «le soutien de l’Irak au groupe terroriste des Moudjahidine du peuple» et affirmé que «de tels incidents affectent irréparablement nos relations bilatérales», a rapporté l’agence officielle iranienne Irna. Dans sa lettre, M. Radjavi précise que «ces mensonges ne sont destinés qu’à ouvrir la voie à des tirs de missiles et des attaques terroristes contre les bases de la résistance armée» en Irak.
L’Irak accuse l’Iran d’entraver la normalisation entre les deux pays, onze ans après la fin de la guerre qui les a opposés de 1980 à 1988. Dans un article publié à l’occasion du onzième anniversaire de la libération de la péninsule de Fao par l’armée irakienne, le journal Babel, dirigé par le fils aîné de Saddam Hussein, Oudaï, affirme que «les relations irako-iraniennes...