Actualités - CHRONOLOGIE
Animaux - Scandale aux Pays-Bas Ecureuils sans papiers
le 19 avril 1999 à 00h00
L’abattage, sur décision de la compagnie aérienne néerlandaise KLM, de plus de 400 écureuils importés illégalement en Europe vire au scandale aux Pays-Bas, où la justice envisage de poursuivre les responsables du sacrifice des inoffensifs rongeurs. Révélée cette semaine par la direction de KLM, l’affaire a déclenché l’ire des associations de défense des animaux, qui dénoncent un acte «cruel» et «bête». Un employé de la compagnie aérienne a été suspendu par sa direction, et l’affaire fait maintenant l’objet d’une enquête officielle. L’Inspection générale (AID) du ministère néerlandais de l’Agriculture va tenter d’identifier les responsables et remettra ses conclusions au parquet d’Haarlem (ouest) «au début de la semaine prochaine», a indiqué le porte-parole de l’AID, Willem Brouwer. «Nous jugerons sur pièces s’il y a lieu d’engager une procédure judiciaire. Nous verrons ce que la législation prévoit. Mais de toute façon, il y a des réglementations internationales qui s’appliquent en matière de protection animale», a-t-on souligné au parquet de Haarlem. Selon M. Brouwer, «une procédure pourra être ouverte s’il y a eu infraction, dans le transport des animaux, aux règles de l’Iata (Association internationale du transport aérien) ou, pour l’abattage, à la loi néerlandaise sur la santé et le bien-être animal». À l’origine de l’affaire, l’arrivée le 8 avril à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol, sur un vol cargo KLM en provenance de Pékin, de 440 écureuils destinés à un acheteur basé à Athènes. En piteux état après avoir voyagé dans des boîtes en carton, les rongeurs étaient en outre – oubli funeste – dépourvus de visa officiel d’importation et des documents sanitaires requis pour leur entrée dans l’Union européenne (UE). Selon KLM, la cargaison a d’abord été placée dans l’«hôtel animalier» de la compagnie, à Schiphol. Après avoir tenté en vain de retourner les écureuils à leur expéditeur chinois, KLM a été mise en demeure dimanche par les services vétérinaires du ministère néerlandais de l’Agriculture de les transférer hors de l’UE, ou de les faire tuer. Dans une broyeuse Faute d’un autre pays d’accueil, un employé de la compagnie a décidé le lendemain la mise à mort des malheureux mangeurs de noisette, endormis puis passés dans une broyeuse, du type de celles utilisées dans certains élevages pour tuer les poussins. Soucieuse d’endiguer la colère des défenseurs de la cause animale, très actifs aux Pays-Bas, la direction de KLM a reconnu d’elle-même «avoir commis une grave faute éthique» et demandé à son employé, accusé d’avoir «mal évalué» la situation, «de rester chez lui» pendant la durée de l’enquête. Elle a nié toute cruauté en affirmant que le passage à la broyeuse était la méthode «la plus humaine». «La machine est recommandée par les pouvoirs publics. Aussi fou que cela paraisse, les animaux meurent vite et sans souffrir», s’est défendu un porte-parole de KLM, Youssef Eddini. Refusant d’endosser seule la responsabilité de l’affaire, la compagnie a reproché au ministère de l’Agriculture de ne lui avoir proposé aucune alternative. Le mea culpa de KLM n’a pas apaisé les amis des écureuils. Pour la Société néerlandaise de protection des animaux (NVBD), qui se dit submergée d’appels indignés, «ces bêtes ont payé de leur vie une faute administrative». «S’ils avaient dit qu’ils les avaient sur les bras, je leur aurais trouvé une place ici», a affirmé de son côté Mieke Holtslag, responsable d’une «Fondation pour l’accueil des écureuils» à Utrecht (centre), au quotidien Telegraaf.
L’abattage, sur décision de la compagnie aérienne néerlandaise KLM, de plus de 400 écureuils importés illégalement en Europe vire au scandale aux Pays-Bas, où la justice envisage de poursuivre les responsables du sacrifice des inoffensifs rongeurs. Révélée cette semaine par la direction de KLM, l’affaire a déclenché l’ire des associations de défense des animaux, qui dénoncent...
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